L’atelier "Portrait étrange" |4

Nous imaginons, avec les participants de l’atelier, deux dispositifs :

Une première rencontre s’organisera ainsi :
Donner rendez-vous àla personne (lieu àdéfinir), lui lire son portrait imaginaire (écrit lors d’une séance avant la rencontre), laissez la personne réagir.
Lui demander d’apporter, pour le prochain rendez-vous, un objet et une musique.

Deuxième rencontre : Donner rendez-vous àla personne, chez elle si c’est possible. Lui poser les questions :
– Comment est-ce que ton entourage te décrirait ?
– Est-ce que tu te reconnais dans cette description ? Si oui, pourquoi, si non pourquoi.
– Pourquoi cet objet ?
– Pourquoi cette musique ?
– Quel est ton meilleur souvenir ?
– Le pire ?
– Quel enfant étais-tu ?
– Que voudrais-tu être ?
A la suite de ces questions, chacun peut en ajouter d’autres, suivant la personne et ce qu’il a envie de creuser.

Une troisième rencontre est envisageable et libre.

Les entretiens sont enregistrés.

Pierre va rencontrer un promeneur de chien
Miassa une prostituée
Gaë ll une femme voilée militante
Claudine un encadreur
Annick une nageuse
Khadidja rencontre Alex, père d’élève
Senay, son ancien voisin, pianiste.

Ces dénominations (nageuse, pianiste etc.) ne sont bien entendu que pratiques et provisoires.
Au fur et àmesure des rencontres, ces qualifications perdront du sens. Mais elles colorent au départ la rencontre et donnent une facette de la personne et de celle qui l’observe (et ouvre dès lors imaginaire, questions, fantasmes).

Claudine me téléphone. Elle appréhende cette rencontre, elle veut rebrousser chemin. Annick qui participe àl’atelier également, est sa voisine, je leur propose d’y aller ensemble.
Chacune accompagne l’autre.
L’encadreur restera debout dans son atelier, en dira peu ; la nageuse les fera plonger dans son histoire.
Claudine veut resserrer les entretiens, et le portrait, autour de l’atelier du cadreur. L’espace, les outils, la confection, la présence de Dimitri qui travaille avec lui.
(Je pense par la suite àThomas Ruff, qui a fait cette série de portraits extraits de leur contexte. Ou Marc Pierret, ce photographe qui, àl’inverse, floute les portraits, et garde le contexte net.)

Thomas Ruff


Marc Pierret

7 mars 2020
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