Maud Thiria | et si je miaule en mai

il y aurait un mur où se croisent mai et my
deux langues pour nous deux
pour tenter de nous dire
et un cœur et un trou au milieu
comme si tout d’un coup se retranchait le monde
au cœur de l’animal qui ne peut plus
être nommé
comme si tout d’un coup se divisait le monde
et que plus rien ne m’aille
surtout que tu t’en ailles par où tu es entré
en vie le 27 mai
plus rien qui ne me tenaille autant que
tu t’en ailles en mai
mais si le s reste se raccrochant pas encore effacé
toi aussi tu essaies d’en être encore
où est passé le centre de ce qui fut une vie
avec
faut-il tracer plutôt que dire
les contours d’un amour à peine murmuré
et si je miaule en mai dis m’entendras-tu ?
Il a été proposé à plusieurs auteurs et autrices d’écrire un texte à partir d’une photo de Patrick Chatelier. L’ensemble des contributions est à découvrir ici.