Monologue de la pantoufle

"Je me vois bien seule, moi, petite pantoufle
Au retour du Grand bal, déjà je manquais de souffle
Moi empressée par l’heure devais quitter la salle
Je laissais aux mains des inconnus ma jumelle
L’un d’eux s’en saisit et qu’est-ce que j’apprends ?
Que le Prince recherche vivement parmi les Belles
Celle qui portait cette pantoufle alors qu’il était dansant.
Qu’il mande à ses loyaux serviteurs d’interroger chaque fille à son tour
Afin de leur faire essayer la pantoufle retrouvée…
Mais voici que Madame de Trémaine m’isole dans ma tour
Et qu’on frappe à la porte d’entrée…
Hélas ! Comment demeurer sage
Quand l’envoyé du Prince demande passage ?
Le pauvre ! le voici qui chancelle lors de sa visite
Et dans sa chute brise le second escarpin
Obligée d’apparaître et bien que j’hésite
Me voici dans l’escalier portée par sa douce main
Présentée à l’officier à l’élégance assurée

Qui n’en croit pas ses yeux et fait pleurer les miens
Me voici libérée par la grâce de mes amies
Parvenues à remonter la clef jusqu’à Cendrillon
Qui m’emporte et nous y voici
Elle interpelle le Grand Chambellan
Qui, à ma belle-mère s’opposant
Prie Cendrillon de me mettre à son pied.
Sans empressement il me glisse au pied de Cendrillon
Et me voici agent de l’Amour
Qui convertit une fille en haillons
En magnifique Princesse d’une nation
Pour être parvenue à être essayée
J’ai quitté la buée et la poussière
Pour être portée aux marches du Palais."

Alain

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