Pierre Drogi | de Les tempéraments : a rose

l’époque ramène tout à la mécanique nous explique-t-on
à la machine à l’idéologie – de l’avantage gigantesque de la réduction réification « concept » –
au lieu de cela : descendre , écarter les mâchoires et le sang pour rendre audible au fond du monde « une parole dans le temps » « un coq sur un toit de novembre » l’église à bulbes ou des « crachats de pierre »
quand les mâchoires s’ouvrent « je ne suis rien pour l’instant » « c’est celle-là que j’aime et non sa semblable » kafka ébloui par la proximité basculant sous les mots avec sa cécité-même .
sous la tente plus de voix plus même d’échos du monde plus d’éclaboussures lueur de lait sous la lune à l’aube – sur la brume eudoxe et pythéas se tiennent sur la banquise-méduse égarés – et le pivotement (relatif) du pôle , pas d’étoile polaire à l’époque ? accentue l’égarement
passez dessous la réduction à la chose « chose chose chose » baissez la tête penchez le front : buisson fermé de nuages fruits-avortons bougements opaques
des ouvriers effacent décollent à la spatule ou au couteau les visages des kidnappés de la vitreles communiqués effacent le souvenir des récents bombardés les bifurqués exposent leurs dommages , leur malaise collatéral si peu valaisan ich stehe mit ukraina proclame l’entrée d’une boutique i stand with pétion i stand with
goma
i stand
●
(handicap)
a rose is a rose is a rose
trompé une première fois par un méchant virus qui affecte les sens
(goût et odorat)
étourdi par tes lunettes augmentées : mets-les sur tes yeux mats
et mate !
troublé par l’application algorithmique d’une intelligence dont les initiales évoquent irrésistiblement le cri de l’âne en allemand
dis , Gertrude , cette rose ,
qu’est-ce que ça sent ?
Peinture de Josiane Torman, extraite du cycle « Wolfzeit ».