Poème flotté | Michaël Garcia
Réhausse les sourcils. Transmet la chute.
Un bout de bois pousse.
Un bout de bois sort de son œil.
Peut-être la seule manière de se savoir vivant. Voir au bout de son œil ce [bois mort.
Qui pousse.
Respire la lutte. Hante le pourquoi.
Il n’a ni bras, ni ventre.
Ni lèvres, ni hanches.
Seulement ce bout de bois sur lequel aucun animal ne repose. Aucune [feuille ne naît.
Du bois mort à fleur de pupille, pour se sentir bien vivant.
Parfois, il ne coupe pas la branche.
Ni ne la brise. Ni ne la mange.
Plutôt l’enflamme.
La laisse fumer, devenir orange puis se noircir.
Bûcher le silence. Rire le temps.