Premiers textes
Premiers textes de l’atelier d’écriture Vivre ensemble
Association Racines et Horizons-Argenteuil
Animé et édité par Omar Youssef Souleimane
Mon origine est une fierté
Contrairement aux jeunes de nos jours, je suis une personne optimiste, je vis au jour le jour, suis très joyeuse dans tout ce que j’entreprends. Je pense qu’il faut suivre ses sentiments, ses envies, sans faire attention à ce que les autres vont penser.
J’aime apprendre de nouvelles choses et je ne cesse de découvrir le monde. Une des raisons pour lesquelles j’étudie les langues française, anglaise, arabe. Cette dernière fait partie de moi depuis ma naissance, parce que je parle l’arabe avec mes parents, ils viennent du Maroc. Aucun contradiction entre mon origine et ma nationalité, je pense que c’est une richesse dans ce pays si riche : la France. Je trouve que la plupart des gens ont la chance de vivre dans cette richesse mais qu’ils n’en profitent pas assez : sortir, apprendre, vivre et profiter de la diversité de notre pays : sa culture, son histoire et son patrimoine, comme les monuments historiques, l’arc de Triomphe.
La France est aussi un pays malheureusement très inégalitaire. Le racisme s’installe sur notre territoire. Quand la police arrête des jeunes blancs, ils seront moins contrôlés que des jeunes d’origine arabe, noire, j’ai déjà vu ceci à Argenteuil et ailleurs.
Cher nouvel arrivé : en France, on est souvent catalogué selon notre origine, si tu souhaites t’intégrer dans ce pays il faut te faire des amis, apprendre le français, trouver un travail.
Tu es aussi français que nous, tu es notre compatriote.
Inès
La France comme je la vois
La France n’est pas vraiment un pays d’injustice. On peut toujours compter sur l’application de la loi, sur la liberté d’expression et la liberté de vivre même si elles peuvent être éphémères. Sans oublier qu’on a des avantages comme la sécurité sociale, les allocations chômage, ce qui n’existe pas ailleurs, comme aux États-Unis.
Sur les réseaux sociaux, nous pouvons constater que chacun de nous dispose de libertés si l’on songe aux parodies du président français. D’un autre côté, on peut considérer que ces libertés et privilèges cachent certaines inégalités qui affaiblissent la société. Par exemple, la loi d’immigration, la loi contre l’abaya, ces exemples illustrent le système judiciaire français.
Tout d’abord, on peut noter que la France est un pays laïc, dans l’école ainsi que dans l’espace public. L’abaya n’est pas un vêtement religieux. C’est une tenue traditionnelle portée par des femmes musulmanes. Avant l’interdiction de porter l’abaya dans les établissements scolaires, j’avais une amie qui a été stigmatisée du fait qu’elle la portait. Que ce soit par les surveillants de l’éco, le CPE, les professeurs, et même le directeur de l’établissement qui est en principe au Mali, mais sous juridiction française. Ecole de l’AEFE, parfois, elle devait venir en retard pour éviter le CPE. Elle a été convoquée plusieurs fois pour lui dire qu’elle doit enlever l’abaya car, selon eux, cela fait peur.
La loi contre l’abaya votée, selon moi, et selon la Constitution française, ne devrait pas exister car elle déroge aux principe même de la laïcité.
De manière générale, chaque pays possède ses côtés positifs et négatifs, ils évoluent avec le temps, c’est à nous de les gérer, d’avancer ou de reculer.
Maiga
Le jour où le pire est arrivé
C’était en plein après-midi, nous étions à la fin de l’été, j’étais chez moi, j’avais fini de manger, je me préparais à aller à l’école. Je ne me rendais pas compte que ça ne serait pas une journée comme les autres.
J’ai fait mon sac, je suis sortie de la maison. Arrivée à l’école je suis montée en classe et puis je me suis assise, j’ai salué tout le monde y compris ma professeure comme d’habitude. Elle commence son cours et nous donne un devoir sur table. Je regarde cette feuille, je la lis et je la remplis. Soudain, un téléphone sonne, c’est un appel à la prière. Je ne fais pas attention que ça pourrait être mon portable car on est habitué à écouter cette mélodie dans la salle. Mais c’était le cas. Je prends mon téléphone et je l’éteins, je m’excuse puis je baisse la tête et repars dans mon écriture. Mais malheureusement le pire allait se produire.
Ma professeure se dirige vers moi d’un air agressif en me hurlant dessus, ’pourquoi est-ce que j’entends ça en plein cours !!’ Je lui réponds d’un air interrogatif ’pardon ?’ et que ça ne se reproduira plus. Puis, elle me répond en hurlant ’oui bah j’espère bien ce n’est pas vraiment le genre de chose que je veux écouter dans ma salle de classe surtout avec tout ce qui ce passe en ce moment !!!’ Elle parle des médias et des fausses rumeurs concernant l’islam. Je le prends très mal et je lui réponds après m’être mise debout : ’est ce que je peux savoir ce que cela peut signifier ?’ Elle me dit de me taire. Je regarde la classe en tournant la tête un peu partout et puis je la regarde et lui dis ’Madame si ça avait été une simple notification d’un message ou bien juste un appel vous auriez réagi de la même manière ?
Elle réagit ’ce n’est pas le sujet. Je ne veux plus jamais entendre ça c’est clair ?’
Et puis elle me demande de quitter son cours immédiatement. Je prends mes affaires et je pars. Ma classe est bouche bée, elle ne sait pas quoi faire, moi je sors et me pose des questions :
Pourquoi est-ce que les citoyens de la France nous prennent pour des cibles ?
Pourquoi sommes-nous vus comme des menaces ? Pourquoi ne veulent-ils pas comprendre que l’islam est une religion d’amour et de bonté ?
La France n’est plus celle qu’elle était ’liberté, égalité, fraternité’. Hélas, c’est le cas uniquement quand ça arrange certains citoyens. Aujourd’hui, nous vivons dans un pays malveillant et vache.
Je n’ai que 17 ans, mais la France m’a déjà montré son vrai visage cruel. Je rêve d’une vie meilleure, d’une France meilleure.
Mounia