Quatrains | Tristan Mat

vérité que dire à l’aube
de toi vérité il pleut
vérité le rêve faux
l’oubli vérité invisible

***

il y a eu l’amour
au lieu de l’après-midi
heureux corps hors penser
las sachant sa fin lourd

***

marée l’encre s’étend
basse l’heure horizontale
dans l’été le bar pérore
l’âme serait une ode

***

pendant la méditation
rien ne médite
la pierre est eau qui est air
crever l’œil pour voir

***

pensée de toi
sombre au brasier
jeux des serpents
aux cœurs et culs

***

ils ne sont plus
compter en moins
pour chacun d’eux
un vide : forme

***

les lampes sont allumées
cages ouvertes vides au parc
la tempête peut venir
lumière tu tombes nue

***

à genoux j’ai tendu la main
croyant aux images tombées
l’ombre était sur le carrelage
je n’ai saisi que de la nuit


Photo © Tristan Mat

2 avril 2024
T T+