Se raconter.
L’immense cour de récréation est vide. Il fait froid, le ciel est bas.
Au fin fond, j’aperçois deux jeunes garçons. De très loin, je les reconnais. Ils me font signe. C’est M. et W.. L’un est malien, l’autre ukrainien. Ils font partie de la classe d’allophones destinés à passer un CAP d’électriciens. Ils sont rejoints par A., fraîchement venu du Bangladesh, I. du Congo et B. qui, lui, vient tout droit… d’Orléans !
Le groupe s’apprête à faire la traversée pour aller dans la salle de classe. Certains se la racontent un peu… Je vais leur demander de se raconter : leurs histoires, leurs parcours chargés, les rêves de vie…, malgré leurs grandes difficultés à s’exprimer en français.