"Parce que toute l’équipe était là, sans concession sur le terrain de l’écriture, mais toujours avec confiance et affection. "

Cela aura été pour moi, sept mois de bonheur, de joie, d’invention, d’inattendu, de rencontres ! Que j’en fasse un compte-rendu ?! Pour le coup, s’il fallait cocher des cases, je mettrais A+ dans toutes ! Que ce soit, à l’hôpital Ballanger, à la médiathèque, au centre social André Malraux, au foyer Saint-Louis, ou dans la classe d’accueil du collège F. Dolto, je ne peux que tirer des bilans positifs. Les raisons ?

J’ai été accueillie par une équipe avenante, efficace, et qui connaît parfaitement les différents interlocuteurs responsables des structures dans lesquelles je suis intervenue.
Une équipe, donc, qui a permis que les rencontres sur le terrain se fassent dans le
respect des uns et des autres. Par ailleurs, les divers projets menés, (qu’il s’agisse d’ateliers d’écriture, de communication, ou autre…) ont toujours été ouverts à l’imprévu.
Lorsque je dis imprévu, c’est aussi, la prise en compte de mes limites. Et c’était bon d’y faire face, lorsque cela s’est produit, en étant entourée d’une équipe aussi calme, compréhensive. Et d’un tel soutien. Vraiment je ne pouvais rêvais mieux comme résidence. Parce que dire ce que je viens d’exprimer à propos des limites, est quelque chose de rare.
Si j’ai l’impression d’avoir de mon côté apporté quelque chose ?! J’espère que oui, bien sûr. Mais ne saurait dire quoi, et c’est très bien ainsi. Quoiqu’il en soit, je peux affirmer, sans mentir ni exagérer, que oui, durant mon parcours, j’ai pu voir, une jeune fille se remettre à la photo après avoir parlé littérature, et décider, finalement, de poursuivre ses études. Une autre cesser d’avoir des crises. Un jeune homme qui a bien voulu, au bout d’un temps, oser nous montrer comment il danse. Une femme me prêter un livre en arabe après m’avoir vu écrire de droite à gauche sur mon petit carnet. Des enfants faire des poèmes, des dessins, des poèmes, des dessins, enregistrer leurs poèmes, ne pas décoller de l’atelier que nous avions mis en place à la médiathèque. J’ai vu des enfants primo-arrivants, ne parlant pas trois mots de français en Septembre, nous offrir un spectacle poétique qui m’a laissée baba ! Je me suis vue me cogner à l’écriture théâtrale, ne pas parvenir à m’extraire de mes carcans, des idées préconçues, et trouver ça grisant ! Parce que toute l’équipe était là, sans concession sur le terrain de l’écriture, mais toujours avec confiance et affection. Je leur dois à tous aujourd’hui, de vouloir continuer à écrire ce que j’ai commencé auprès d’eux, et suis heureuse de voir la route qu’il me reste à faire pour parvenir à ce que je désire : finir cette pièce, et nous l’offrir en somme ! Merci à toute l’équipe. Infiniment merci.
Enfin, de A jusqu’à Z, outre le fait que sur le plan humain cette résidence a été
passionnante et riche, elle a été aussi une vraie aventure sur le plan professionnel. L’un ne va pas sans l’autre dans le domaine « d’écrire » mais je dois dire que j’ai découvert des choses que je ne soupçonnais pas. Qu’il y a de réels enjeux, dans un territoire tel que celui qu’arpente la Compagnie Issue de Secours, un territoire dans lequel ils ont su créer des liens avec tant de personnes, structures, différentes. Des enjeux culturels, de langue, de langage, de silence, d’expérience de vie qui ne peuvent que justifier la nécessité, l’importance, voire l’urgence de renouveler et multiplier les actions telles que ma résidence, et de tout mettre en place afin que des structures telles que Issue de Secours, soient soutenues par les pouvoirs publics. Parce que du boulot, croyez-moi, ils se retroussent les manches, ils en abattent… Et je leur tire mon chapeau, et je les remercie tous, les uns et les autres, de tout cœur…


Edith Azam

Ce texte est extrait de ce bilan en pdf.


Quelques images : rencontres, ateliers, restitution du travail avec les classes.

30 octobre 2015
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