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Je suis entrée pour la première fois depuis plusieurs mois dans l’atelier de reliure de mon père, le jour de la dispersion de ses cendres. Tout était là comme s’il venait de quitter la pièce, comme si le travail en cours serait repris d’ici quelques minutes. Posé sur l’escalier menant à la mezzanine où presses, peaux et papiers ne seraient désormais plus manipulés, les cahiers d’un livre désossé pour être ensuite relié.

Sur la page de garde, j’ai lu Un jour. Comme si l’histoire demandait à être continuée, comme si la nuit qui l’avait emporté trouvait dans ce livre en attente la possibilité d’être transformée en un jour — passé ou à venir.

9 mars 2023
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