Avant le premier atelier

Un atelier d’écriture suppose que le participant écrive après avoir reçu les consignes et conseils de l’animateur. Face à un public d’aveugles dont la plupart ne maîtrisent pas l’écriture en braille, la solution est qu’un tiers note les phrases exprimées oralement (on peut aussi les enregistrer) puisque le participant n’est pas en mesure de le faire lui-même. Cela suppose un rapport à la production des textes (et à leur retravail) différent du travail d’écriture classique, puisqu’il passe par l’oralité. Des bénévoles (« les scribes ») noteront les propositions des participants.

J’ai choisi de conduire les ateliers à partir d’un choix de textes issus des livres I remember de Joe Brainard et de Je me souviens de Georges Perec. L’extrême simplicité des plus basiques de ces séries de souvenirs qui tous commencent par la formule Je me souviens permet à chaque stagiaire de produire une série de textes quel que soit son niveau et de progresser ainsi vers des formes plus développées et plus construites. Il est à noter que les aveugles de naissance, ou ceux qui le sont depuis longtemps, peuvent décrire des lieux très précisément et se souvenir de nuances imperceptibles à ceux chez qui la vision est le sens dominant.

Les adhérents ne pouvant se déplacer ou habitant en province mais qui désirent participer à l’atelier recevront les consignes d’écriture et me transmettront leur travail à partir de leur ordinateur adapté au braille.

7 décembre 2012
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