Avec Michel Deguy
Avec Michel Deguy, conversation et lecture autour de Ecologiques (à paraître aux éditions Hermann)
Mercredi 4 avril, 19 h
Mairie du IIe arrondissement de Paris. 8 rue de la Banque. 75002.
Entrée libre.
Un géocide est en cours ; non pas « un », mais le : par hypothèse il n’y en aura pas deux. L’écologie, une « logie » (pensée, parole, dires) de l’« oïkos » (maison, demeure, habitation des hommes, terre des hommes), n’est pas facultative. C’est une économie générale, donc, historique. Si elle n’est radicale, elle n’est rien. L’affaire n’est pas de l’environnement (l’« Unwelt » des éthologues) mais du monde ( le « Welt » des penseurs). La différence des deux est à repenser de fond en comble, à cause de l’oubli où sont tombés le monde avec ses choses, « l’écoumène ». La mondialisation est tout simplement une fin de monde, une perte du monde. Car le monde mondoie en choses et, si on m’accorde ce néologisme, son mondoiement est confié non à la technoscience, mais aux philosophes, aux cinéastes, aux intellectuels, aux musiciens « du nouveau monde » - à tous les hommes de l’art, et singulièrement aux poétiques des œuvres. Aux lumières (« feux pâles ») plutôt qu’aux obscurantismes.
L’affaire est même trop sérieuse pour être confiée à la plupart des écolos, vert clair ou vert sombre ; sans parler des autres partis qui n’ont tout simplement pas encore compris l’à-venir. Le clown que raconte Kierkegaard vient avertir le public ce soir-là que le théâtre brûle. Tous éclatent de rire devant ce « bon numéro » : l’incendie emporte tout.
Ces Ecologiques, dont le titre dit tendrement adieu à Virgile, est un ouvrage composite, c’est-à-dire composé en mosaïque, ou stromates, ou comme une partition pour plusieurs formations (de chambre, de rue, de rap, de concert) qui répéteraient simultanément et sériellement dix pièces musicales ; elles s’ouvrent par un poème à Fukushima, Magnitude ; interrogent en proses poétiques, ou en argumentation, ou en altercations politiques, les grands mots et les grands maux : terre, monde, planète, choses, monde etc.
Quelle fin du monde est en cours ; quels sont les préparatifs de la déterrestration ; comment poursuivre l’histoire du sens en langages de langues… vous le saurez en lisant « Ecologiques ».
L’affaire est même trop sérieuse pour être confiée à la plupart des écolos, vert clair ou vert sombre ; sans parler des autres partis qui n’ont tout simplement pas encore compris l’à-venir. Le clown que raconte Kierkegaard vient avertir le public ce soir-là que le théâtre brûle. Tous éclatent de rire devant ce « bon numéro » : l’incendie emporte tout.
Ces Ecologiques, dont le titre dit tendrement adieu à Virgile, est un ouvrage composite, c’est-à-dire composé en mosaïque, ou stromates, ou comme une partition pour plusieurs formations (de chambre, de rue, de rap, de concert) qui répéteraient simultanément et sériellement dix pièces musicales ; elles s’ouvrent par un poème à Fukushima, Magnitude ; interrogent en proses poétiques, ou en argumentation, ou en altercations politiques, les grands mots et les grands maux : terre, monde, planète, choses, monde etc.
Quelle fin du monde est en cours ; quels sont les préparatifs de la déterrestration ; comment poursuivre l’histoire du sens en langages de langues… vous le saurez en lisant « Ecologiques ».
Michel Deguy
22 mars 2012