Cœur de ville
(La souris fait de l’escalade.)
« Tu vois parce que tu vois sans voir tes yeux. »
Jean-Luc Parant, Les Yeux, (L’Envahissement des yeux, p. 14) (Corti, 2002).
Vendredi dernier, un matin à Cachan (94), on s’active ferme sur le chantier, qui ressemble à un trou des Halles en réduction. Le futur centre sera là, on remplacera les vieux arbres par des jeunes, il y en aura même quelques-uns en plus pour faire bonne mesure.
Les grues sont des éoliennes industrieuses. Elles virevoltent plus vite que le vent, sauf quand celui-ci, parfois, veut mettre un terme à la concurrence.
La voûte céleste est immobile et monochrome : le grand peintre ne s’est pas foulé aujourd’hui.
« Avec les yeux toutes les routes bifurquent vers le ciel, toutes les routes continuent vers le haut. Plus de chemins de terre mais des chemins de ciel qui montent vers le soleil. »
(J.-L. Parant, ibid, p. 34.)
La vie quotidienne marche sur les trottoirs, tout le monde ne lève pas la tête. La ville aura bientôt un cœur (elle en manquait ?). La transplantation est en cours.