"Café de l'époque" : les fixateurs de temps
Un
peu à l’écart du Palais-Royal, presque en face
des nouveaux bâtiments qui, indique une affiche énorme, “regroupent” en
2004 l’ensemble des services du ministère de la Culture
et de la Communication rue Saint-Honoré, se trouve la petite
galerie parisienne Vero-Dodat. C’est ici qu’une quarantaine
de photos de l’amie des
surréalistes Denise Bellon (1902-1999) sont exposées,
jusqu’à fin
mai, dans chacune des petites boutiques d’antiquaires, de marchands
de poupées et d’objets anciens. Ces clichés encadrés
(tous en noir et blanc, à l’exception d’un seul)
sont présentés en vitrine, même dans le café
situé tout à l’entrée.
En plus de ses nombreux
reportages et voyages à l’étranger
(Tunisie, Egypte avec les Delteil et le couple Henri Miller-Eve McClure...),
Denise Bellon photographie toutes les grandes expositions du surréalisme
: 1938, 1947, 1959, 1965.
Ce qui attire magnétiquement dans
les photos de Denise Bellon, derrière le reflet de ces boutiques
obscures et chargées
de souvenirs (pour combien de temps encore ?), c’est la force
de frappe de son tir photographique. Le noir et blanc est impérieux,
sans équivoque, les personnages pris sur le vif sont au zénith
de leur beauté. Dominique Hasselmann, 29 mai 2003.
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