Dita Kepler, 3e épisode
Dita Kepler se souvient des visages, des corps, des vêtements des morts et presque encore des voix.
Elle marche dans son passé, le décor n’a plus de sens, et elle se divise sans cesse. Quelque chose s’effondre à chaque pas.
Elle marche dans son passé, le décor n’a plus de sens, et elle se divise sans cesse. Quelque chose s’effondre à chaque pas.
ne pas
se retourner
considérer
attendre
anticiper
glisser ralentir
inverser l’évanouissement
Quelque chose se passe, un appel. Le monde se remet en ordre. Le décor se dresse à nouveau. Mais une sirène, un bruit de trop et c’est perdu.
Dita Kepler a peur pour l’autre, la réelle — en ça qu’elle est réelle aussi ?
Dita Kepler réelle en ses transformations, croit-elle — ressemble à tout. Réelle quand sa forme change. Pense que la réelle en elle est encore dans le mur.
Pense que la réelle ce soir aimerait prendre la place mais que la virtuelle l’en dissuade : il faut continuer à voler, passer par-dessus. Pense que la réelle en elle se dit : tant que la virtuelle existe, c’est sauvé.
Dita Kepler réelle en ses transformations, croit-elle — ressemble à tout. Réelle quand sa forme change. Pense que la réelle en elle est encore dans le mur.
Pense que la réelle ce soir aimerait prendre la place mais que la virtuelle l’en dissuade : il faut continuer à voler, passer par-dessus. Pense que la réelle en elle se dit : tant que la virtuelle existe, c’est sauvé.
Dita la réelle ouvre un carnet : son écriture à lui, soudain, loin de Dita Kepler. Lui qui n’aura jamais rien su de ce qu’aujourd’hui on appelle virtuel. Elle tourne les pages : un mot, un autre. Ce qu’il avait écrit tout près, très loin, maintenant, parmi les disparus.
Dita la réelle ouvre un carnet : son écriture à lui, soudain, loin de Dita Kepler. Lui qui n’aura jamais rien su de ce qu’aujourd’hui on appelle virtuel. Elle tourne les pages : un mot, un autre. Ce qu’il avait écrit tout près, très loin, maintenant, parmi les disparus.
Dita la réelle ouvre un carnet : son écriture à lui, soudain, loin de Dita Kepler. Lui qui n’aura jamais rien su de ce qu’aujourd’hui on appelle virtuel. Elle tourne les pages : un mot, un autre. Ce qu’il avait écrit tout près, très loin, maintenant, parmi les disparus.
Et tu raconterais mon histoire ?
Tu me traiterais de personnage ?
Résolument :
non.
lui ?
Dita Kepler entend quand on lui parle
— mais qui répond ?
30 avril 2013