Encore des visites
Après les visites guidées de cabane, les visites guidées d’exposition.
J’ai accueilli trois groupes successivement mardi dernier dans mon exposition à la médiathèque : rôle agréable et même facile pour moi, même si ça n’empêche pas la fatigue, à la manière d’une randonnée...
J’ai toujours aimé les cartes, les programmes, l’organisation : je guide, naturellement, les marches d’une heure ou d’une semaine, plans et cartes en poche, adresses et distances en tête. À 8 ans je dessinais des cartes imaginaires d’îles-pays idéales, à 10 ans j’établissais le programme heure par heure de mes week-ends, à 15 ans je commençais à tracer des parcours sur les cartes IGN, de refuge en refuge. Et cetera.
À 36 ans je guide de jeunes illustrateurs dans les méandres de Bologne et de sa Foire internationale du livre : à nouveau plans, parcours, horaires, rendez-vous. Et je guide des enfants à travers mes refuges, images, matières, outils. Je les guide à travers le calendrier que je re-dessine chaque mois au tableau, je ne les effraie pas avec mon calendrier excel pourtant si harmonieux :
J’aime l’organisation, c’est une partie du job que je ne délègue pas volontiers. Souvent j’ai pensé : j’aurais pu être guide ; mais non, je suis guide, en premier lieu guide de ma propre vie, et si possible de tous ceux qui veulent bien se laisser guider.
Ce qui a l’air rigide ne donne que plus de valeur aux surprises, aux imprévus, au changement de dernière minute. L’improvisation est au final le petit plaisir du guide qui a tout prévu. Par esprit de contradiction sans doute.
En bon guide, donc, j’ai installé hier un nouveau refuge sur la carte de ma résidence : un peu virtuel peut-être, aérien dirons nous, bien qu’il semble construit sur les murs mêmes de la ville.
Il est amené à grandir avec l’aide de ma prochaine invitée.