Guide indigène de (dé)tourisme de Nante-s et Saint-Nazaire
Du côté de par chez moi, vers là-bas, à l’Ouest, la rumeur urbaine en cause, il a, en somme, bonne presse, ce malin guide – malin sans abus ni plan de comm, juste : production locale, artisanale, assemblage de matériaux hétéroclites, chutes de papier, photos récupérées, sérigraphies d’époques, contributions d’atelier d’écriture (d’exploration).
Assemblé, cela donne : un petit-livre-pas-cher, et qui, sous les dehors amusés d’une modestie (sincère), part en vrilles utopiques. Jouant de regards alternés (et –natifs) sur ces espaces urbains, limites, qui nous concernent, nous peuplent autant que nous les habitons. Ce qui vaut localement vaut aussi ailleurs, La forme d’une ville telle que la jaugeait Gracq ne valait pas que pour Nantes...
Dé-tourisme indigène, c’est cela, étranger le regard, son regard, sur la friche d’à côté, la cour au bas de l’immeuble ou le bâtiment pas terminé, à la façon d’un Bruce Bégout, d’un Philippe Vasset. C’est ici porté sur Loire en son estuaire, mais l’idée s’en exportera, bien et bien volontiers, d’autant qu’est fournie la licence libre Guide indigène en fin de volume.
Pour vous en inspirer aux conditions précisées
(a/ que le guide soit produit collectivement, par une association, sans aide des collectivités locales, ni publicité, à un prix modique et soit effectivement distribué en toutes sortes de lieux et pas seulement en librairie ;
b / qu’il participe aux résistances à toutes les séparations – sociales, raciales, sexuelles, générationnelles – et s’appuie sur la souveraineté des habitants et le respect des droits humains ;
c/ qu’il soit signé collectivement sous l’appellation anonyme Bureau de la main d’œuvre indigène et ne génère aucun droit d’auteur),
commandez-en un exemplaire (voire plusieurs, pourquoi pas) et soutenez les éditions à la criée dont l’ensemble du travail, reportages et de cartographies imaginaires, vaut le détour – est un détour qui se vaut.