Marie de Quatrebarbes | Tourisme singulier
Vous préférez le paysage de vos pieds.
Au panorama développé.
De l’univers.
Au panorama développé.
De l’univers.
– Hélène Bessette [1]
D’abord l’écho.
Trois années. J’ai demandé à celle qui venait à ma rencontre : pourquoi Ida met-elle des pointes aux phrases ? Pourquoi fait-elle si peu de cas de mes questions ? Ce que j’ai cru saisir d’elle sur une plage, dans un lit. Je l’ai égaré aux rendez-vous d’Anna. Pointant cela que j’avais cru saisir. D’elle. Je, tu, il.
Elle.
L’été passe. Il passera. C’est novembre. J’avance en répétant. Pas à pas. Un lit aux pieds de plage. Liquéfiée puis solide. Reprenant la lecture où je l’avais. Laissée. Empêtrée. Dont je savais, répétée, la lecture impossible. Déréalisant Ida d’. Car chaque année, à la même période, son délire est mon rêve. À grands traits. Je n’ai pas trouvé l’équation de ses pieds. L’équation originale des pieds d’Ida. Ferrés aux plaines. Aux cris brisés. Et la femme dit qu’elle a froid et qu’elle ne peut fermer l’œil. Je suis un oiseau de nuit.
Essoufflé.
Qui vive ? Qui est là en son couplet soufflé ? À l’époque d’Ida, je ne pouvais me taire sans soustraire : concéder une part à la perte. Je geignais. Je montais en râlant des barriques. Devais-je d’ ? Puisais-je d’ ? Et, la lisant, l’ai-je vraiment lue ? Arbitraire pas malhabile. La veuve atrabilaire. Je ne savais empêcher Ida de venir. Avançant taire comme méthode. Qu’est-ce qui se traîne dans la lenteur ? Ce que les mots disent en pensée, on ne peut le dire. Je me taisais. C’était avant penser. Comme écouter sa vie, c’est-à-dire écouter.
Fredonner.
Porter son attention sur les bruits. D’un roman tiré du souvenir, les traits, dire qu’ils cèdent aux jours, les nuits, je rêvais. Le roman se décomposait sous mes yeux. Nous étions deux. Pour la perte. Désossant l’enchaînement des phrases, des noms. Jusqu’à ce que ploie la leçon du contexte. Roman dérimant d’avec, creusant pour lui-même. J’appelais. Avez-vous vu passer Ida ? Elle passe. J’étudie la traîne d’. Lisant dans la venue, l’événement. Les pieds dansent. Attention disais-je. Les livres sont pliés d’intentions et souvent : ils déraillent. Se taire ou penser ? Choisir sous couvert. Penser dire ce quelque chose en train. Et faire la démonstration d’. Ida, montée sur la pointe de ses phrases. Qui range les choses dans leur prétexte ?
Qui ?
Quand vous marchez Ida, que voyez-vous ? Je prenais les choses en train. Je disjoignais les cercles. Le paysage a deux sens. Les pieds, qu’une faillite. Un seul palier pour avancer. Deux n’admet pas d’. Deux peine à marcher pour un autre. Nous étions trois avec Ida. Je lisais à côté d’elle. Je feuilletais des magazines dont je cornais toutes les pages. J’étirais le temps me séparant d’elle.
Je flirtais.
Qu’est-il arrivé à Ida ? Entre le moment où j’ouvre le livre et celui où elle s’avance, regardant ses pieds. L’été dure trois ans. Septremblé de temps, trois années passées. Si j’étais elle. À la dérive d’. À la rivée d’. Elle s’est remise à marcher. En un rien de temps. En paix avec ce qu’elle me laisse sur le dos. Un manteau de laine à rebrousse-poil. À la mesure d’. Bancale. Les pieds tournés vers l’intérieur. Sans cesser de soutenir le paysage qu’elle a constitué autour d’elle. Une mer sans bords.
Parenthèse.
Elle arrive le temps du livre. Avance en prédiction. Lentement. Volant au secours d’. Volant le temps d’. Dans la piscine de quartier où je me noie. Et le texte que je découvre est celui de ma dernière lecture. Et le texte futur annonce la première lecture. Entre les deux, qu’est-il arrivé ? Je n’ai pas trouvé l’équation originale des pieds d’Ida. Répétant la lecture de ce que je n’avais pas vu la première. Fois. Qui n’était que : répéter. Traîner les pieds d’Ida sous la mer. Mes yeux grattent. Mes ongles rongent le sable. Des coquillages.
Trois années. J’ai demandé à celle qui venait à ma rencontre : pourquoi Ida met-elle des pointes aux phrases ? Pourquoi fait-elle si peu de cas de mes questions ? Ce que j’ai cru saisir d’elle sur une plage, dans un lit. Je l’ai égaré aux rendez-vous d’Anna. Pointant cela que j’avais cru saisir. D’elle. Je, tu, il.
Elle.
L’été passe. Il passera. C’est novembre. J’avance en répétant. Pas à pas. Un lit aux pieds de plage. Liquéfiée puis solide. Reprenant la lecture où je l’avais. Laissée. Empêtrée. Dont je savais, répétée, la lecture impossible. Déréalisant Ida d’. Car chaque année, à la même période, son délire est mon rêve. À grands traits. Je n’ai pas trouvé l’équation de ses pieds. L’équation originale des pieds d’Ida. Ferrés aux plaines. Aux cris brisés. Et la femme dit qu’elle a froid et qu’elle ne peut fermer l’œil. Je suis un oiseau de nuit.
Essoufflé.
Qui vive ? Qui est là en son couplet soufflé ? À l’époque d’Ida, je ne pouvais me taire sans soustraire : concéder une part à la perte. Je geignais. Je montais en râlant des barriques. Devais-je d’ ? Puisais-je d’ ? Et, la lisant, l’ai-je vraiment lue ? Arbitraire pas malhabile. La veuve atrabilaire. Je ne savais empêcher Ida de venir. Avançant taire comme méthode. Qu’est-ce qui se traîne dans la lenteur ? Ce que les mots disent en pensée, on ne peut le dire. Je me taisais. C’était avant penser. Comme écouter sa vie, c’est-à-dire écouter.
Fredonner.
Porter son attention sur les bruits. D’un roman tiré du souvenir, les traits, dire qu’ils cèdent aux jours, les nuits, je rêvais. Le roman se décomposait sous mes yeux. Nous étions deux. Pour la perte. Désossant l’enchaînement des phrases, des noms. Jusqu’à ce que ploie la leçon du contexte. Roman dérimant d’avec, creusant pour lui-même. J’appelais. Avez-vous vu passer Ida ? Elle passe. J’étudie la traîne d’. Lisant dans la venue, l’événement. Les pieds dansent. Attention disais-je. Les livres sont pliés d’intentions et souvent : ils déraillent. Se taire ou penser ? Choisir sous couvert. Penser dire ce quelque chose en train. Et faire la démonstration d’. Ida, montée sur la pointe de ses phrases. Qui range les choses dans leur prétexte ?
Qui ?
Quand vous marchez Ida, que voyez-vous ? Je prenais les choses en train. Je disjoignais les cercles. Le paysage a deux sens. Les pieds, qu’une faillite. Un seul palier pour avancer. Deux n’admet pas d’. Deux peine à marcher pour un autre. Nous étions trois avec Ida. Je lisais à côté d’elle. Je feuilletais des magazines dont je cornais toutes les pages. J’étirais le temps me séparant d’elle.
Je flirtais.
Qu’est-il arrivé à Ida ? Entre le moment où j’ouvre le livre et celui où elle s’avance, regardant ses pieds. L’été dure trois ans. Septremblé de temps, trois années passées. Si j’étais elle. À la dérive d’. À la rivée d’. Elle s’est remise à marcher. En un rien de temps. En paix avec ce qu’elle me laisse sur le dos. Un manteau de laine à rebrousse-poil. À la mesure d’. Bancale. Les pieds tournés vers l’intérieur. Sans cesser de soutenir le paysage qu’elle a constitué autour d’elle. Une mer sans bords.
Parenthèse.
Elle arrive le temps du livre. Avance en prédiction. Lentement. Volant au secours d’. Volant le temps d’. Dans la piscine de quartier où je me noie. Et le texte que je découvre est celui de ma dernière lecture. Et le texte futur annonce la première lecture. Entre les deux, qu’est-il arrivé ? Je n’ai pas trouvé l’équation originale des pieds d’Ida. Répétant la lecture de ce que je n’avais pas vu la première. Fois. Qui n’était que : répéter. Traîner les pieds d’Ida sous la mer. Mes yeux grattent. Mes ongles rongent le sable. Des coquillages.
Image : Photogramme de Le Tempestaire, un film de Jean Epstein, 1947.
10 septembre 2013
[1] Ida ou le délire, édité par Gallimard en 1973 et réédité par Laureli/Léo Scheer en 2009.