Marsh Condenser & Gastronomic Garden

"Nous partons de la thèse selon laquelle l’architecture constitue une réplique tardive de constitutions d’espaces spontanés dans le corps du groupe. Si le fait humain repose sur un effet de serre, les serres anthropiques primaires n’ont dans un premier temps pas de murs ni de toits physiques mais, si l’on peut s’exprimer ainsi, uniquement des murs faits de distance et des toits faits de solidarité."
Peter Sloterdijk, Écumes, Sphères III, Maren Sell éditeurs

"Demain, apprendre l’espace sera aussi utile qu’apprendre à conduire une voiture"
Werner von Braun

"Avant moi, l’architecture internationale dominante, dite moderne, reposait sur un principe : le cube est la base de tout. Or, la perpendiculaire me gêne, parce qu’elle crée obstacle. L’architecture ne doit plus générer des enfermements, avec des murs, toujours des murs, mais au contraire rétablir la continuité, respecter la fluidité. Il ne faut plus contourner les bâtiments, mais passer par-dessus, se réapproprier les toitures. Faire des collines plutôt que des murs."
Claude Parent, "Il faut révolutionner l’architecture"


Un regard sur l’architecture de demain à travers deux projets des étudiants de l’AA (Architectural Association School of Architecture) issus de la promotion 2008 :
1/ Intermediate Unit 10 sous la direction de Claudia Pasquero & Marco Poletto
2/ Intermediate Unit 3 sous la direction de Nannette Jackowski & Ricardo de Ostos->http://www.naja-deostos.com/]


1/ le Marsh Condenser de Fabrizio Matillana étudiant à L’AA 2008

Les Eco-machines fournissent une structure à l’organisation et à la manipulation des flux locaux d’informations, de matière et d’énergie.
Les processus de co-action catalytique sont déclenchés avec des composants simples au sein d’écosystèmes locaux, définissant l’apparition potentielle de plus grandes infrastructures, ou d’écologies artificielles.
Cela peut être considéré comme un outil permettant de créer des pavillons dynamiques, ouvrant sur de nouveaux marchés écologiquement sensibles ou de nouveaux parcs paysagés s’inscrivant directement dans un contexte environnemental.

Cette écomachine a pour objectif la restauration de l’écosystème marécageux de l’estuaire de l’Essex et l’augmentation des accrétions (les prismes d’accrétion sont des accumulations de sédiments marins au niveau des zones de subduction par le raclage des sédiments déposés sur la plaque tectonique plongeante par la plaque sous-jacente) avec la création d’un corset de sédiments.
Actuellement, dans une tendance d’une gestion écologique basée sur le développement durable, les législations françaises, européennes et internationales conduisent à une plus grande protection de l’environnement. La gestion des sédiments s’oriente vers la valorisation plutôt que l’immersion et le dépôt.

2/ le Gastronomic Garden de Taebeom Kim étudiant à L’AA 2008

Ce projet est une proposition d’adaptation permettant de réinvestir certaines des intersections autoroutières américaines au tressage bitumé complexe en envisageant dès maintenant l’ère post-pétrolière.
Vides de voitures, ces nœuds autoroutiers peuvent être colonisés par les jardiniers désireux de mettre en place des jardins familiaux.
Au milieu des échangeurs autoroutiers —notons qu’échangeur autoroutier se dit cloverleaf en anglais qui signifie également trèfle— des tours de recyclage des déchets et des dômes dédiés à la méditation.
Au lieu des rubans de béton, des rubans de légumes.

Ce projet semble vouloir s’inscrire en réponse à L’île de béton de J.G. Ballard ou comment réinvestir de manière ordonnée et écologique les nœuds du réseau autoroutier à l’aube d’une pénurie pétrolière annoncée...




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20 juin 2010
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