Mouvements / Matériaux vidéo
Mouvements s’écrit. Et quand il ne s’écrit pas, je passe de longs moments avec les images d’une maison d’enfance, prises lorsqu’elle fut mise en vente. Je retrouve dans ce regard filmique sur elle – la touchant la filmant, la mémoire du lien que j’entretenais avec cette maison dans l’enfance, un lien organique, et finalement très proche de mon rapport à l’écriture.
J’ai ainsi commencé, en écho à l’avancée du roman, à trier, nommer, classer certaines séquences d’images. Elles n’ont pas pour but de montrer une quelconque qualité filmique, elles sont au contraire, traces brutes, reconnaissances furtives d’un lieu familier déjà inhabité depuis quelque temps et avant qu’il « passe » entre d’autres mains.
Cette maison inhabitée de l’enfance, en partie vide, m’est apparue comme le lieu d’où j’écris, matière de la mémoire et de l’absence, elle appelle la présence, l’écoute ou la disponibilité du vivant.