Paul Morand, Ouvert la nuit fermé la nuit, par Arthur Larrue
(Le programme complet des leçons)
« On lit dans Ouvert la nuit et Fermé la nuit, une jouissance quasi nécrophile. Paul Morand est né la date de la mort de son type. Il est devenu, malgré lui, en toute conscience, un homme du monde dans un siècle où le monde change de sens, un civilisé européen dans une Europe vouée à la barbarie. Si le narrateur de ses Nuits (dix) est promené à toute vitesse par la force centrifuge des nouveaux moyens de transport, s’il est exposé sans moyens termes à des réalités explosives, dans un style heurté, plein de zeugmes et d’abruptions, si toutes ses conquêtes (une par nuit) meurent ou disparaissent après avoir été mises à nues, c’est qu’on lui a ôté son centre. Il n’a pas le temps de savoir ou de comprendre, il voyage. Le mouvement lui sert d’explication. La seule femme qu’il ne déshabille pas est celle qui veut, en s’offrant, le détourner du spectacle du Vélodrome d’hiver où des cyclistes tournent en rond jusqu’à ne plus pouvoir tourner. » (Arthur Larrue) »
Mercredi 14 mai, La Manœuvre - 58 rue de la Roquette - 75011 Paris
12 mai 2014