Quotidien chronique
Pierre Marcelle est un irréductible. Tous les jours (sauf celui du Seigneur et celui de la veille), et depuis cinq ans, il écrit sa chronique dans Libération, et tous les jours c’est un souffle d’air frais, souvent irrespectueux des institutions de toutes sortes, qui irrigue le début de notre matinée.
Pierre Marcelle ne s’en laisse pas conter : les ministres et les patrons, la matraque et le goupillon, la télévision et ses chaînes, l’éducation et le décervelage... les sujets se précipitent comme à plaisir dans sa moulinette stylée, forcément profilée par un mystérieux designer littéraire...
Alors, la bonne nouvelle, pour ceux qui ne peuvent empiler indéfiniment des journaux voués à retourner à la poussière, c’est la parution du premier recueil de ses chroniques (2000-2001) aux éditions Lignes/Manifeste de Michel Surya, sous le titre Quotidienne : « Hors le temps de l’information qui les sous-tend, les « Quotidienne » ici reproduites valent moins pour ce qu’elles signifièrent que pour leurs raisons d’être relues. Après avoir été à certaine actualité ce que la mouche est au coche, elles constituent désormais le prétexte d’une nouvelle exégèse. »
Pierre Marcelle est aussi écrivain (Conduite Intérieure a été rééditée en 2001 dans la collection Points/Seuil) : il était donc normal qu’il soit assis à une table, le 21 avril à 18 h. 30, à L’Arbre à Lettres du Boulevard du Temple à Paris.
Alors, Pierre Marcelle dédicaçait ses livres avec un plaisir non feint. Et, pour une fois, on pouvait communiquer avec lui autrement qu’entre les lignes (sur
écran ou sur papier).