remue.net, le bulletin

le lundi 25 octobre 2004

 

 

As ever ...

 

 

«As ever».

 

Jacques Derrida signait parfois les livres qu'il dédicaçait à ses amis de ces deux mots, si simples, si elliptiques, si ouverts et secrets, nous disent ses amis montréalais Georges Leroux, Claude Lévesque, Ginette Michaud dans le quotidien québecois Le Devoir.

 

 

Les mêmes  (fidèles entre les fidèles) en 2002 contribuaient à un exceptionnel ensemble (volume 38, numéro 1-2) de la revue de l’Université de Montréal :  Etudes françaises, avec ce beau titre (éminemment justifié par le contenu) Derrida lecteur.

 

Les articles (fichiers pdf) sont disponibles sur un site rassemblant un certain nombre de revues universitaires canadiennes. 296 pages de pure intelligence en ligne ! Voilà de quoi compléter très sérieusement le bulletin recensant les revues françaises majeures que nous avions convoquées en hommage à l’ami d’entre les amis (Magazine littéraire, revue Europe, Cahier de l’Herne).

 

Parmi ces pages –toutes disent la responsabilité accrue de la lecture- cet article d’anthologie : Le parjure,  peut-être . Où l’on croise le titre éponyme d’Henri Thomas (L’Imaginaire/Gallimard), la réflexion de J. Hillis Miller : The ethics of reading (et variations sur « l’anacoluthe », celle qui ne nous accompagnait pas), la trajectoire (idéologique) de Paul de Man, l’Albertine de Proust, et quelques considérations (opportunes) sur Kierkegaard et le mariage chrétien (l’hospitalité, le pardon).

 

Les lecteurs de Demeure, (éditions Galilée) de Ginette Michaud quant à eux feront leur miel de A Demeure, Le lire comme un hôte. Mais tout, oui, tout y est à lire . Les fidèles à la version papier pourront se la procurer à la Librairie du Quebec, 30, rue Gay-Lussac à Paris V°.

 

C’est avec un intérêt certain que nous avons appris que le titre primitif du Parjure était « Hölderlin en Amérique », (ce qui reste à jamais une fiction, ne l’oublions pas, ce fut donc mon ami Paul de Man qui donc, je le répète, me confia un jour quil avait aussi  été lami de Henri Thomas et que, si je voulais connaître quelque chose de sa vie, je devrais lire ce « Hölderlin en Amérique »).

 

"Cette expression, cette métonymie, la périphrase de ce surnom, « Hölderlin en Amérique », ce fut dabord comme le serment dun fou. Il ne plaisantait pas quand il dit un jour à son père : « Tu te trompes, père, ce sera Hölderlin en Amérique, et jirai l’écrire là-bas. », puis insista encore, allant au fond des choses : « [] pour le fond je ne plaisante pas. Ce sera Hölderlin en Amérique, et je vais faire mes bagages pour aller l’écrire là-bas »."

 

 

Ceci ne laisse pas de nous surprendre (hasard objectif des lectures sans nul doute!) alors qu’Hölderlin vient à nouveau grâce à Jean-Yves Masson rédacteur invité de Poésie 2004 et à  Laurence Teper, nouvelle éditrice inspirée, de nous rappeler selon les termes du premier « notre « défaut de communauté » ; on lira avec une attention émue les poèmes de Michèles Desbordes, et le recueil de Nicolas Waquet.

 

 

C’est chez la même Laurence Teper que Dominique Dussidour a en fine lectrice porté à notre attention Franz Innerhofer :  Côté ombre, roman, qui nous précise : Le premier tome, De si belles années, a paru en 1977 chez Gallimard.. Le tome 3, Les Grands Mots, est annoncé, chez Laurence Teper, pour le premier trimestre 2005.

Côté ombre, à découvrir, sans tarder.

 

 

Revenons à Jacques Derrida, il est impossible de passer sous silence la belle initiative de Parham Shahrjerdi  (co-animateur du  site Maurice Blanchot) d’avoir ouvert un site-livre d’or qui rassemble articles et ressources, tandis qu’il est annoncé à Paris VII (Jussieu)  « Parole pour Jacques Derrida" - Après-midi de témoignages et d'interventions organisée par François Jullien - Francis Marmande - Martin Rueff (UFR STD), le lundi 15 novembre à partir de 14h30 - UFR  Science des Textes et documents - Entrée Libre contact : Jocelyne LOUIS

 

 

Nullement discordant, ni "anacoluthique" toutefois de signaler dès à présent le livre d’essais de Christian Prigent : l’Incontenable, chez POL ; on en reparlera, mais d’ores et déjà, un aperçu :

 

La compréhension des formes de ce qu'on appelle poésie dépend de la réponse qu'on donne à la ques­tion de son existence même : comment se fait-il que la poésie soit? Le reste s'ensuit : que peut la poésie? de quel incontenable contenu traite-t-elle? quel est son rapport à la pensée, à la culture, à la civilité en général ? comment la question poétique travaille­t-elle le poème (Zanzotto, Pastior...), la prose (Sade, Jarry, Gadda...), la spéculation cratylienne (Brisset, Biély...)

 

 

à suivre…

 

 

 

Ronald KLAPKA

 

 

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