Fake Life
Une des mes obsessions, j’en ai beaucoup, c’est la question de l’imaginaire dans nos sociétés. Et c’est sur cette question que je travaille à mon nouveau texte en interrogeant la notion de vérité.
Chacun de nous peut observer, dans la vie de tous les jours, qu’il se produit une sorte de distorsion de la réalité, qui nous est propre. On ne voit et on ne perçoit les choses ou les gens qu’à partir de notre propre désir. On ne voit et on ne perçoit finalement que ce que l’on souhaite voir et percevoir de l’autre. En réalité, et je le sens ainsi, on ne parvient pas ou plus, je ne saurais le dire, à une sorte de réalité objective, une sorte de perception commune, moyenne, en laquelle chacun de nous se retrouverait, et se reconnaîtrait. Il y a une sorte de séparatisme de la perception commune, qui chaque fois montre combien nous nous enfonçons en nous-mêmes, creusant notre propre puits, notre propre mort, la solitude.
Finalement, l’autre n’est qu’une projection de nous-même, et n’a pas d’existence. L’autre n’est qu’une illusion, un fantasme, une distraction. Il n’existe pas. Nous nous agitons dans un entremêlement commun, cherchant à vivre, sans jamais parvenir à exister. Nous nous effaçons, les uns après les autres, de l’ardoise de la vie, bien que nous sommes férocement obsédés par nous-mêmes et nos tremblements.