mercredi 15 septembre 2010
Ça y est, la résidence se met en place. Hier, rencontre avec Patrick Chatelier pour réfléchir à la manière d’utiliser l’espace dédié aux résidences sur le site littéraire remue.net. L’image de ma page web ? Un petit bout de jardin zen. Passée ensuite à la librairie l’Atelier pour caler, avec Georges-Marc Habib et Natacha de la Simone, le calendrier des rencontres. Je dois aussi écrire un texte précisant mon projet d’atelier d’écriture pour le collège Françoise-Dolto.
Vita Nova, faux journal intime qui fait suite au Journal de Yaël Koppman, est déjà bien avancé. J’avais imaginé Le Journal de Yaël Koppman comme un jeu sur le genre, sur le « je » de l’autofiction (la narratrice partage des éléments de sa biographie avec l’auteure dont son métier : maître de conférences en économie à l’Université), de la chick lit (Yaël était trentenaire, célibataire, son meilleur ami était homosexuel, etc.) et du journal (« la lâcheté de l’écrivain » selon Drieu, cité par Hédi Kaddour dans son propre journal, Les pierres qui montent).
Le journal, matière lâche et fragmentaire, « tissé à larges mailles, mais sans négligence » (Virginia Woolf à propos du sien) est donc la forme que prend Vita Nova : suite de fragments rassemblés en saisons, chacune avec sa couleur et sa tonalité. Ce qui me fait penser à l’incipit des Notes de chevet de Sei Shonagôn : « Au printemps, c’est l’aurore que je préfère. (…) En été, c’est la nuit (…) En automne, c’est le soir (…) En hiver, j’aime le matin, de très bonne heure. »
La tonalité de l’automne dans Vita Nova ? Sombre : Yaël Koppman, mon « Antoine Doinelle », a désormais 41 ans. Suite à une rupture sentimentale, elle s’effondre de l’intérieur, mais à l’inverse du road movie où le choc initial est un prélude à la fuite et à l’errance, elle reste immobile, sidérée, dans l’incapacité de bouger et de réagir. Quant aux couleurs, elles ne sont pas dehors (la narratrice ne sort plus de chez elle), mais dans les soupes qu’elle prépare pour son fils…
Dans le même temps, je prends énormément de plaisir à faire l’adaptation en BD du Journal de Yaël Koppman avec Elsie Herberstein qui en est la dessinatrice. Chaque semaine, j’attends avec impatience ses nouvelles esquisses et chaque semaine, je suis admirative… et impatiente de la suite. Avec son accord, en voici les premières pages. On y retrouve l’incipit du Journal de Yaël Koppman que j’avais emprunté à Mrs Dalloway (en changeant « Mrs Dalloway », qui se prénomme d’ailleurs Clarissa, en « Clara ») : « Clara dit qu’elle se chargerait des fleurs ». Même si ce n’est encore que du rough pour reprendre le terme qu’emploie Elsie, ça donne quand même une idée.