Qu’est-ce que l’intelligence ?
Dans le domaine de l’intelligence artificielle, on distingue principalement deux types d’IA, l’une dite « faible », l’autre dite « forte ». L’IA « faible » est celle dont nous sommes aujourd’hui témoins de l’extraordinaire développement : voitures autonomes, reconnaissance vocale et faciale, analyse d’images médicales, parties d’échecs ou de go, la supériorité de la machine sur l’homme étend son domaine à mesure que les programmes informatiques rendent les ordinateurs plus intelligents (« smart »). Jusqu’où cela peut-il aller ? C’est ici qu’intervient la notion d’IA « forte ».
Pour certains, c’est un mirage, un fantasme, une élucubration. Pour d’autres la question n’est pas de savoir si une telle IA verra le jour, mais quand. Dans un livre intitulé La Guerre des intelligences. Comment l’intelligence artificielle va révolutionner l’éducation, Laurent Alexandre explique : « L’IA forte serait une intelligence surpuissante et qui, surtout, aurait conscience d’elle-même, conscience au sens humain du terme. Elle pourrait développer son propre projet, échappant ainsi à ses créateurs. » Depuis le mythe du Golem jusqu’au docteur Frankenstein, la fable a grandi. A-t-elle atteint aujourd’hui l’âge adulte, celui du rationalisme technoscientifique ?
Dans l’hypothèse où une telle IA dite « forte » devait voir le jour, quels seraient ses premiers mots ? C’est la question que je voulais poser à des élèves de Terminales et de Premières du lycée Fragonard. Après les avoir introduits à l’histoire des techniques, depuis les premiers outils, la maîtrise du feu et les premières sépultures, puis l’invention de l’agriculture, de la roue et de l’écriture, jusqu’à son apogée contemporaine, l’âge de l’IA, en passant par la machine à vapeur et l’électronique, je les ai soumis à la « question ». Et leurs réponses se sont avérées d’une intelligence qui n’est ni naturelle, ni artificielle. Comment, dès lors, la qualifier ? À suivre…