réponses à 10 questions (Valérie Lhomme, 2)

Lire les 5 premières réponses.

Pardon, j’étais en retard pour vous présenter la deuxième partie de dix questions à Valérie Lhomme...
Les voici :

6. Quel mot relatif à la cuisine et à la nourriture (quelle que soit la langue) aimez-vous / détestez-vous / vous intrigue le plus ? Pourquoi ?

J’aime l’expression "mélanger intimement". Tout est dans cette intimité, respect, douceur, lenteur, attention dont on doit faire preuve lorsque l’on cuisine, même très simplement. Et pour leur sonorité : escabèche, mousseline, duxelles, muscade, velouté. Worcestershire sauce : parce que je n’arrive jamais à le prononcer... Chips parce que le mot croustille déjà.

Je n’aime pas le mot Ragoût. Même si en vieux français il évoque lorsque l’on dit ragoûter "réveiller l’appétit, le goût". Pour moi c’est un mélange trop lié, trop rond, trop cuit et trop roboratif.
Sauf dans la cuisine italienne où il évoque pour moi la sauce "al ragu" que l’on peut acheter fraîche chez les marchands de pâtes en Italie.

L’expression "blanchir" m’intrigue. Elle veut dire, entre autre, plonger les légumes quelques minutes dans l’eau bouillante pour pouvoir éventuellement les peler mais surtout pour leur garder leur éclat, leur couleur. Cette expression évoque l’inverse de son sens originel.

"Singer". C’est bizarre, drôle, étrange.

7. Un beau matin (ou soir, au choix) vous vous retrouvez transformée en repas… En quel plat vous êtes-vous transformée ? Pourquoi ?

J’aimerai être un crustacé ou un coquillage parce que j’aime la mer. Un crustacé parce que l’on ne peut déguster des crabes, crevettes, langoustines que délicatement et patiemment.
Parce que les couleurs de ces animaux changent en cuisant et sont encore plus belles.
Parce que ces produits sont à la fois sucrés et salés.
J’aimerais être un coquillage pour sa beauté et son tout, à la fois contenant et contenu.

8. Avec quel auteur (vivant ou mort, tous genres littéraires confondus) voudriez-vous dîner ? Et autour de quel plat ?

Je voudrais dîner avec Jim Harisson, des grillades, dans une forêt Nord Américaine, en bivouac en buvant de la bière. Je n’aime pas spécialement la viande grillée et encore moins la bière mais lorsque je lis ses livres j’ai toujours envie d’être à la place de celui qui boit et mange tout ça.
Ou dans un dîner improbable, avec des serveuses improbables, des frites, un hamburger et du whisky.
J’aimerais aussi beaucoup dîner à Paris avec Modiano des miettes de tout, des miettes de souvenirs lointains.

9. Dans quelle langue voudriez-vous être traduite (ou êtes-vous heureux d’avoir été traduite) ? Pourquoi ?

En anglais pour être lu par le plus grand nombre.
En japonais parce que ce pays me fascine et m’échappe.

10. Demain c’est la fin du monde – que voudriez-vous manger pour votre dernier repas ?

Si la fin du monde est proche, je mange du pain sublime, de l’huile d’olive divine, une pêche. Si c’est le luxe je bois un très bon vin de Bordeaux ou un verre de champagne, frais comme il faut, aux bulles fines et délicates.

21 décembre 2011
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