C’était autrefois, j’avais un nom.

C’était autrefois, j’avais un nom, une maison, une mère. Elle m’accompagnait à l’école, chaque matin assise sur les marches elle me remettait mes chaussures, le pied gauche à sa place, le jeudi c’était la garderie, je m’amusais bien avec mes camarades : vêtements en feuille, boîte d’allumettes transformée en landau, voici la bande des enfants de l’été, par les bois, les champs et les landes entendez-nous chanter, aujourd’hui ça me revient à la mémoire. Un jour, tout a été cassé brisé piétiné. Moi l’étrangère, je ne sais pas récolter les morceaux de ma vie, un jour n’en pouvant plus j’ai rencontré cette personne, elle était maternelle, ce fut le cri du cœur Je veux que vous soyez ma mère, elle le fut au fil des années, elle avait trois fils Alix, Jean-Pascal, et Cyril mon préféré, altruiste, tous les week-ends nous partions en Seine-et-Marne, je revois la maison, la cheminée, les chants, les rires, l’heure du goûter, le bon quatre-quarts fait maison, les jeux, enfin l’amitié qu’ils m’ont apportée, tous aujourd’hui ils ne sont plus, seul leur souvenir me reste.

Marie-Thérèse.