Des questions aux réponses et retour vers elles (ou le contraire)

  Cette lettre nous fait revenir, rédacteurs, àce site, remue.net, comme si nous n’en étions que les lecteurs – et qu’elle s’adresse àvous, lecteurs, en fait une sorte de conversation.

  Des questions traversent les pages de remue.net, elles naissent de la fiction :
  « â€¦cette toute première fois qui recommence chaque matin, comment la nommer ?  » demande Pedro Kadivar au terme de sa 28e nuit d’été

  « avez-vous prononcé mon nom dans mon oreille ?  » dit une voix manifestante d’Algérie dans Venez marcher sur l’eau de Michel Simonot, un poème qu’il a écrit contre le silence

  « Bébé ? Bébé ?  » crie la femme nue dans la nouvelle de Jean-Luc Raharimanana, Le Canapé, elle qui « cherche son enfant dans le sable des pavés éclatés  »

  elles naissent de l’écriture en cours :
  « et pourquoi un nouveau cahier ? […] Est-ce que je raconte quoi que ce soit d’intéressant ?  » écrit Virginia Woolf, le jeudi 3 février 1927, dans le cahier XVI de son Journal que croise avec les Carnets de Marina Tsvetaeva Variations sur l’ininterrompu

  elles naissent de la réflexion, en écho àdes vers de Rainer Maria Rilke :
  « Fais de moi le gardien de tes espaces,
  fais de moi le veilleur sur son rocher
  donne-moi des yeux que j’embrasse
  la solitude de tes mers ;
  laisse-moi suivre le cours des fleuves,
  m’éloigner avec eux des cris des rives
  et m’enfoncer dans la rumeur nocturne  » (Le Livre de la pauvreté et de la mort, trad. Jean-Claude Crespy, Å’uvres poétiques et théâtrales, Paris, Gallimard, 1987, p. 340).

  « Chemin proposé, invitation transmise, et question posée : quelle serait cette rumeur nocturne ? Quelle serait pour la pensée cette image rilkéenne ?  » interroge Sébastien Rongier àpropos de Le poids d’une pensée, l’approche de Jean-Luc Nancy qui vient de paraître àla toute nouvelle maison d’édition La Phocide

  et dans la conversation que forment ensemble les textes, aussi des réponses :
  « Comme si pas les miennes mains ont la tête ailleurs autant marcher même un peu au cÅ“ur mal tant c’est rien que fini ça rêche d’ombres il y a les sirènes d’autant que lent ce lentement qu’il te reste pas d’ailleurs de quoi pas de pourquoi  », vous aurez reconnu la voix de Claude Favre dans risques de chute des matériaux et effondrement des ouvrages

  ou des trajets dans les textes, sur mer :
  la chronique 39 de Jean-Marie Barnaud rend hommage àPhilippe Lacoue-Labarthe àl’occasion d’un numéro que lui a consacré en avril 2008 la revue L’Animal, où l’on entend « ce mouvement de pure adresse àquoi peut-être il faut ramener tout poème  » et nous, nous avons lu et nous avons aimé lire Où chaque soleil qui vient est un soleil rieur de Jean-Marie Barnaud, cinq lettres d’amour adressées par un capitaine de goélette, fin 1863, début 1864, àMarie « [sa] chère femme  »

  des vues :
   Lacéré anonyme regarde parler les murs, chronique que Catherine Pomparat consacre àJacques Villeglé dans sa série « Bibliothèques artistes  », cependant que dans Je suis abstrait d’Isabelle Pinçon, Van Gogh, présent, adresse treize tableaux àson frère Théo, c’est Jacques Josse qui nous en parle

  des venues àla lumière :
  « retour du ciel  », « match de retour  » - ces titres de chapitres de Une femme allemande de Fabienne Swiatly dont nous parle José Morel Cinq-Mars sont-ils si différents du « Chant de la sortie de trou et de la montée au jour  », un des vingt textes pour peintures papoues écrits par Fred Griot pour accompagner l’exposition Rouge Kwoma ?

  Quant àDominiq Jenvrey, si vous voulez connaître les réponses àvos questions sur les extraterrestres : « Pensez-vous vraiment qu’il y ait des chances pour que cela arrive ? Pourquoi des extraterrestres auraient-ils besoin d’enlever des personnes de l’espèce humaine ? À quoi ressembleront les extraterrestres qui viendront nous rencontrer ? Est-ce que l’on va s’habituer àune rencontre extraterrestre ?  », suivez le fil de site en site.

  Questions et réponses seront au rendez-vous de l’AG de remue.net asso qui se tiendra le samedi 25 octobre, nous vous y attendons nombreux dès 17 heures

  et nous vous attendrons aussi nombreux àla deuxième saison des Rencontres remue.net. La première aura lieu le vendredi 7 novembre à20 heures : « publie.net : le contemporain s’écrit numérique  » avec les éditions numériques publie.net de François Bon, avec Virginie Clayssen et des auteurs qui liront leurs textes.
  La deuxième aura lieu le jeudi 18 décembre (même heure), un dialogue entre les écrivains Hélène Cixous et Cécile Wajsbrot.
  Voici les premières dates pour 2009 : Jérôme Mauche et les éditions Les petits matins le vendredi 16 janvier ; Dominique Quélen et Aurélien Dumont le samedi 7 février.
  Nous vous les chuchoterons en détail au fur et àmesure…

20 octobre 2008
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