Eric Vigne | Le livre et l’éditeur

Le livre d’Éric Vigne Le livre et l’éditeur paru en février 2008 aux éditions Klincksieck a suscité un engouement fort justifié car il décrit l’état de l’édition française, interroge le mode de circulation des livres et critique certaines tendances qu’il perçoit.

Éric Vigne, éditeur de sciences humaines, connaît parfaitement les enjeux et les méandres de ce métier. Mais, loin de vouloir écrire un brûlot aussi rapide que vide, il interroge l’histoire de l’édition autant que les mécanismes du marché, éclairant tout au long de son livre le sens d’un terme important comme « marchandisation ». Du milieu éditorial du XIXe siècle à la bataille du prix unique du livre, Éric Vigne éclaire les mécanismes, ne cédant rien à l’anecdote facile. Il aurait sans doute pu mais il a choisi une autre voie, celle d’une information didactique et éclairante. Au détour des 50 questions, on rencontre également une écriture, et un ton parfois moqueur, soucieux d’une distance avec lui-même [1] (... parce que son sujet, c’est un peu ce « lui-même »).

On pourrait regretter ici l’absence de questionnement sur le numérique, et les enjeux qui nous traversent. Sans doute n’était-ce pas l’objet de ce livre, mais d’un autre [2]. Ou de questions qu’il faudra directement lui poser à l’occasion.

En attendant, nous vous invitons à lire en fichier pdf joint les questions 37 et 38 confiées par Klincksieck et Éric Vigne :

37. Je vous devine : la meilleure forme de résistance à la
marchandisation serait le fameux « catalogue » ?

38. Si l’éditeur a pour arme le « catalogue », la clé de sa
pérennité est-elle l’homogénéité ou la cohérence ?

En attendant un prochain dialogue avec Éric Vigne, on retrouve le sommaire complet des cinquante questions sur Fabula.

Et d’ajouter le regard de François Bon en parallèle...

4 juin 2008
T T+

[1Voir la première et la cinquantième question.

[2On l’espère, on l’attend déjà.