Hommage à Naguib Mahfouz
L’écrivain égyptien Naguib Mahfouz, prix Nobel de littérature en 1988, vient de mourir au Caire. Il avait 94 ans. Il est l’auteur de la trilogie romanesque dite du Caire - Impasse des Deux Palais, Le Palais du désir, Le Jardin du passé - qui retrace l’histoire de la famille d’Ahmed Abd-el-Gawwad sur trois générations parallèlement à l’histoire de la ville et à celle de l’Égypte de 1917 à 1954.
Lire dans un village des Pyrénées : Naguib Mahfouz.
Quarante-septième rêve [1]
J’arrive. Tous les Harafichs sont dans la pièce. Un absent, un seul. Je demande de ses nouvelles. Ils répondent qu’ils lui ont demandé de solliciter la nouvelle troupe de ballet, auprès du compositeur Sayed Darwich.
Je ne sais pas ce qu’il advient ni comment, mais entre nous l’atmosphère se gâte et l’ambiance devient mauvaise. Les visages se rembrunissent et je suis sur le point de partir. Mais voilà la troupe de ballet. Musiciens et danseurs entrent en scène. La tension se résorbe. Nous sommes happés par le rythme et les mélodies. Nos cœurs retrouvent la sérénité et la pureté des sentiments.
Nous sommes habités par la grâce, transportés par l’affection et l’amour. Nous voici maintenant unis aux danseurs et aux ballerines. Nos voix se joignent aux chœurs et partagent avec eux les hymnes et les chants. Nous faisons le serment muet d’inscrire cette nuit dans l’Histoire.
Je ne sais pas ce qu’il advient ni comment, mais entre nous l’atmosphère se gâte et l’ambiance devient mauvaise. Les visages se rembrunissent et je suis sur le point de partir. Mais voilà la troupe de ballet. Musiciens et danseurs entrent en scène. La tension se résorbe. Nous sommes happés par le rythme et les mélodies. Nos cœurs retrouvent la sérénité et la pureté des sentiments.
Nous sommes habités par la grâce, transportés par l’affection et l’amour. Nous voici maintenant unis aux danseurs et aux ballerines. Nos voix se joignent aux chœurs et partagent avec eux les hymnes et les chants. Nous faisons le serment muet d’inscrire cette nuit dans l’Histoire.
Naguib Mahfouz
31 août 2006
[1] Extrait de Rêves de convalescence, traduit de l’arabe (Égypte) par Ahmed Youssef et Rudolf El-Kareb (Le Rocher, 2004).