L’homme qui cherche àvoir

Alain Lestié
Signes flottants

dessins récents autour du livre « L’homme-qui-cherchait-à-voir »
texte d’Alain Freixe

Dessins d’Alain Lestié et texte d’Alain Freixe.
livre et exposition

Alain Freixe
L’homme-qui-cherchait-à-voir
Éditions "La Diane Française", Nice, novembre 2010,
incluant quatre gravures sur bois par Alain Lestié.

Exposition « L’homme-qui-cherchait-à-voir  »
Galerie Qvadrige, 14 avenue Pauliani, 06000 Nice
(jusqu’au 30 avril 2011)

« J’aimerais être un air souterrain » dit PIERRE BEQUET. Son fait, ce n’est que pièces rapportées. Il arrive par les ruelles tortueuses. Depuis qu’il habite chez le vent, la femme fendue par l’air trouve une issue, ici.

CE VENT QUI DONNE ICI SES FORMES À LA LUMIÈRE

Ensemble, ils résistent au vent comme au temps. PIERRE BEQUET le fait avec les yeux ouverts.
La femme le fait avec les yeux clos. Elle s’adonne àelle-même. Pourtant elle a le souci constant de ressembler àce qui est ici autour d’elle. Elle est sans figure àforce d’être habillée d’ombre. En elle se lève une vision.

Détails orographiques. Ici se place une remarque importante au sujet de la trouée qui permet les observations. Dans la direction de la vue et de la vision un point central désigne les rapports que les parties ont entre elles.
La partie septentrionale de la mer accorde au point un fond très gris et très dense qui la sépare des rivages.
Des traces de doigts sur le verre presque opaque d’un hublot témoignent de l’usure des signes.

COMMENT PRENDRE VUE SUR CE QUI NE SE VOIT PAS

En courant partout au travers d’un triangle PIERRE BEQUET cherche àvoir le point. Il perçoit peu àpeu les contreforts d’une lumière jusqu’au gribouillis qui rehausse le soleil levant. Une aura apparait sous l’effet d’un thyrse qui retire un àun les bâtonnets entremêlés d’un jeu noir de jonchets. Une fissure sur le revers d’une planche désigne l’horizon. C’est la limite de ce qu’on peut voir.

Un vent contraire égare une branche. Un faisceau de brindilles génère un halo dans un lieu suspendu. Le chemin décidément très long s’allonge sans cesse. En route PIERRE BEQUET pressent de l’autre côté un trou de lumière.

ÉTRANGE LUMIÈRE DE QUELQUE CHOSE QUI MANQUE
ET QUI POURTANT EST PASSÉ

La femme s’allonge àla lisière d’une langue de sable. L’océan couvre sa nudité. L’après coup s’occupe du reste.

Comme la femme entrevoit que PIERRE BEQUET la voit en train de mettre au jour un soleil souterrain, elle dit :

« On t’appelle.  »


Alain Lestié
Issue, ici



Notes

Les phrases en grandes capitales grasses avec accent sont extraites du texte d’Alain Freixe dans le livre L’homme-qui-cherchait-à-voir, Éditions "La Diane Française", Nice, novembre 2010 ; incluant quatre gravures sur bois par Alain Lestié.
(De haut en bas de la chronique "béquet n°10" : pages 6, 7 et 8.)

Les mots en italiques sont des titres de dessins récents d’Alain Lestié autour de « L’homme-qui-cherchait-à-voir », texte d’Alain Freixe.

Seul le titre "Les Yeux clos" renvoie àune peinture d’Odilon Redon en écho àl’exposition actuelle consacrée au dessinateur, graveur et peintre dans les Galeries nationales du Grand Palais et en connivence avec le texte éponyme de Claude Louis-Combet : Les Yeux clos, Deyrolle éditeur, 1991. Frontispice d’Odilon Redon.



Alain Lestié
Soleil souterrain

12 avril 2011
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