La littérature française du 20e siècle lue de l’étranger

La littérature française du 20e siècle lue de l’étranger vient de paraître aux Presses universitaires du Septentrion, collection Perspectives.


Dominique Viart est le maître d’œuvre de cet ouvrage collectif qui emmène la littérature française et ses lecteurs dans un vaste tour du monde.

Dans son introduction, il rappelle qu’il serait souhaitable « de mettre fin à cette croyance illusoire qui perdure […] selon laquelle c’est en France que la littérature française serait la mieux étudiée ». Non seulement la littérature française est aussi bien étudiée hors de France mais elle l’est dans de très nombreux pays, ce lien mène vers un répertoire des revues universitaires consacrées à la littérature française à travers le monde.

L’ouvrage est découpé en cinq parties :
— approche romanistique en Allemagne, en Flandre, en Scandinavie, aux Pays-Bas
— universités francophones de Belgique francophone, de Suisse, du Québec et du Liban
— universités anglophones de Grande-Bretagne, des Etats-Unis, du Canada anglais et d’Australie
— l’Italie, la République Tchèque, Israël, pays avec lesquels la littérature française entretient des relations historiques privilégiées
— pays de l’Est : Japon, Chine et Russie.

Pour chaque pays représenté sont mis en évidence les objets d’étude privilégiés (auteurs, thèmes, écoles, courants littéraires) et les méthodes en vigueur, ainsi que les institutions et publications qui soutiennent la recherche et la façon dont celle-ci s’articule avec les enseignements.

Le roman arrive largement en tête des textes étudiés, moins « comme le lieu d’expression de l’imagination ou de la rêverie que comme celui de la pensée sur le monde » , écrit Dominique Viart. D’où les tensions, qu’on peut également observer en France, entre les « écrits personnels » qui seraient seuls capables, au nom de la proximité du réel, de documenter l’Histoire d’une part, et le roman qui se consacrerait à faire entendre des voix singulières d’autre part [1], ou encore : entre les déterminations historiques et sociologiques du fait littéraire et sa liberté fondamentale d’envisager d’autres constructions possibles dans et avec le temps.

« La ‘‘crise’’ de la littérature n’est-elle pas un topos récurrent ? interroge Dominique Viart. Faut-il rappeler le titre du livre de Michel Raimond, La Crise du roman, consacré à la sortie du naturalisme au début du siècle ? Le roman est toujours en crise, la littérature aussi et peut-être est-ce même là leur nature profonde, le lieu même de leur inventivité. »



13 décembre 2011
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[1Voir à ce sujet les rencontres littéraires proposées par Cécile Wajsbrot sur le thème « Ecrire la catastrophe, témoignage et fiction ».