Mai hors saison

Revue rare, exigeante, revigorante : parution du numéro 15.


"Mai hors saison" existe depuis 1969 et publie, épisodiquement, un numéro que l’on n’attend presque plus et qui vient pourtant, à chaque fois, nous surprendre en nous emportant là où son animateur, le poète Guy Benoit, désire nous conduire.
Le numéro 15 qui sort ces jours-ci ne déroge pas à la règle. Proses, poèmes et lettres nous incitent à défricher des territoires où il est bon de s’aventurer. Ce sont ceux de la pensée, de la réflexion, de la méditation et de la clairvoyance attisées par diverses réalités vécues et transcrites sans effusion. Ici, dominent, tout particulièrement, les notes et carnets de guerre d’Algérie restitués par Jean-Pierre Begot et Guy Benoit, les pages brûlantes consacrées par Serge Sautreau à la forge familiale et les poèmes du japonais Nanao Sakaki.

« au soleil d’automne qui se couche vite
je me fraie un chemin à travers une vallée hasardeuse
suivant la bordure brillante des fleurs sauvages roses, mon phare de jour
je me dépêche de rentrer à la vieille ferme. »

Présents également dans ce n°, Eric Ferrari, Alain Roussel, Pierre Vandrepote, Jean-Claude Leroy et une dizaine d’autres auteurs, tous aussi discret que Guy Benoit, l’initiateur de cette aventure éditoriale au long cours qui, outre une revue, publie également des livres. Il fut, il y a quelques années, l’un des premiers à sortir de l’ombre Paul Valet (dont on retrouve des inédits dans cet ensemble), lui consacrant par ailleurs un très beau cahier au Temps qu’il fait.

Parallèlement à cette livraison, paraît La salle du bout, livre de poèmes de Guy Benoit.

« Dîtes à mes amis / qu’il y avait un grand vide / à me sentir sable irisé ».

La photo de couverture de ce "Mai hors saison" est de Théo Lésoualc’h . Ces deux « NON » virulents, bombés à la peinture blanche sur un mur de briques sombres contre lequel est posé un solex constituent sans doute l’un des derniers signes lancés par l’auteur de La Vie vite (L.N. / Denoël, 1971) à ceux qui restent… Théo Lésoualc’h vient en effet de tirer sa révérence, tout début décembre, chez lui, dans le Gard où il vivait, solitaire, depuis de nombreuses années. Né en 1930, il avait notamment publié Érotique du Japon chez Pauvert en 1968 et L’homme clandestin aux éditions de l’Instant en 1988. L’un de ses inédits ouvre le n° 15 de cette revue aussi rare qu’indispensable.


"Mai hors saison", 8 Place de l’église – 53470 Sacé

8 décembre 2008
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