Benoît Artige | Figures libres, Dario Fo
De Dario Fo, je n’ai lu aucun livre, ni vu aucune pièce, mais connais par cœur, depuis l’enfance, la mise-en-scène du Barbier de Séville de Rossini, avec ses escaliers balançoires paravents parasols pivotants et escamotables, ses chanteurs qu’on dirait interprétant leurs airs juchés sur patins à roulettes, emportés tous dans une danse effrénée, sans cesse crescendo decrescendo, à laquelle même la Mort s’invite, créant un courant alternatif mélancolie-allégresse qui constitue pour moi le seul moteur viable pour nous faire traverser, pied au plancher, mais sans risque de verser dans le décor, le lac gelé sous plein soleil de nos existences.