In the name of the bee | Cinq poèmes d’Emily Dickinson

En tant que lecteur, lectrice, on peut s’étonner parfois de la liberté prise par un traducteur ou une traductrice. Que sert-elle ? Et soi-même, qu’aurions-nous dit ?
C’est pour répondre à cette question que j’ai, un peu par jeu mais aussi poussé par une sorte de libido sciendi, entrepris de traduire un très petit nombre de poèmes d’Emily Dickinson (1830-1886), choisis arbitrairement, même si chacun d’eux exprime cette quête qui la conduit à questionner toute chose, tout être, afin d’entrevoir son secret.
Aussi surprenantes que puissent paraître les images de sa poésie, le mystère que traque la native d’Amherst (Massachusetts) est inséparable d’une simplicité conquise sur le réel. C’est cette simplicité que j’ai cherchée à restituer.
En raison du texte anglais dont j’ai disposé – celui des Editions Points qui accompagne les traductions de Patrick Reumaux – je me suis permis de contourner en partie l’épineuse question de la ponctuation de ses poèmes, et notamment de son recours aux tirets, tantôt la conservant, tantôt la raréfiant.
Il existe potentiellement une infinité de versions de ces textes, car c’est le propre d’une langue de n’avoir pas d’équivalent unique dans aucune autre langue. On peut sans conteste y voir une inépuisable richesse, nonobstant le fait que certains choix mettent face à des incompatibilités.



24 mai 2023
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