Lire dans la langue des signes
Une bibliothèque comme un écrin, au fond d’une cour au calme parfait — un ancien centre de formation de pompiers dans une maison tournée vers un petit jardin où un olivier vient d’être planté. Une bibliothèque où l’on se rend comme pour se couper du monde et de ses bruits, même lorsque l’on n’entend pas, ou peu. Un lieu pour lire et emprunter des livres et des magazines destiné aux enfants, adolescents ou adultes, entendant.e.s ou sourd.e.s.
Comment apprend-on à lire lorsque l’on ne peut pas entendre le sons des lettres, ce son que l’on apprend à dire en le déchiffrant ? Où peuvent résonner intérieurement les échos des mots lorsque l’on n’a jamais rien perçu de ceux du monde extérieur avec ses voix et ses bruits ?
Ici les bibliothécaires sont bilingues, d’un bilinguisme qui n’est pas qu’une affaire de traduction, mais d’une deuxième langue que les entendantes et entendants ne parlent souvent pas : celle des signes. Une langue pas tout à fait silencieuse qui permet aussi de raconter ce que l’on a lu même lorsque l’on n’entend pas.
Et nous qui entendons pouvons aussi écouter l’écrivaine malentendante Adèle Rosenfeld parler du réconfort du silence : https://www.franceculture.fr/emissions/l-invite-e-des-matins-du-samedi/adele-rosenfeld