Patrick Beurard-Valdoye | CANNES-STYLOS POUR L’ÉCOLE BUISSONNIÈRE

RHEIN

C’EST À VÉLO sur le chemin de l’école que Böll apprend la vie , l’école c’est pas ça , Böll s’y sent étranger

L’allemand de A àZ :
TRADUISEZ EN ALLEMAND EN UTILISANT LE GÉNITIF SAXON LORSQUE C’EST POSSIBLE :
1 - LES ROMANS DE HEINRICH BÖLL SONT TRÈS CONNUS
2 - LA BICYCLETTE DE MA SŒUR HÉLÈNE A ÉTÉ VOLÉE

SEINE

ESQUISSE D’UN NOUVEAU PROGRAMME D’ENSEIGNEMENT [ARTAUD, Demain]
les lois de l’Histoire , avènement des dynasties , révolutions , assassinats politiques , exemples célèbres , causes et discussion
civilisations comparées , les mœurs , la morale ici et là-bas , l’habitation , le costume
conditions des grandes découvertes , l’Amérique , les pôles , la mousson qui pousse les Hovas àMadagascar
psychologie des grands conquérants , leurs mœurs , leurs passions , leur caractère , des grands savants , des grands poètes , des grands réformateurs
les grands mythes humains , le mythe solaire, la Sainte Trinité, Isis et Osiris
mythologies comparées , grecque , latine , hindoue , japonaise , lapone , égyptienne , aztèque , esquimaude , les religions comparées
littérature d’origine , textes àexpliquer
psychologie des passions appuyée sur les grands faits humains , les motifs de tuer , de mentir , de voler , le suicide , l’ivrognerie , l’amour , les poisons
les grandes lois de la nature , les vents , les tempêtes , les cataclysmes

RHEIN + LIFFEY

LA FREE INTERNATIONAL UNIVERSITY offre un forum aux sans-noms plutôt qu’aux bien-nommés , Böll et Beuys vent debout , flux , cÅ“ur d’aula vibratoire , HERE IS A MAN HERE IS AN ANIMAL HERE IS A PLANT HERE IS A ROCK HERE IS A MATTER , question de vie de perception de conscience , on n’est pas sà»r que le cerveau abrite la conscience , on ignore où , parfois dans le genou , ICH DENKE SOWIESO MIT DEM KNIE [ Beuysdit ] , le séjour de notre conscience ne coïncide plus avec notre croyance , peut-être la canne de Joseph va-t-elle ramener le plantain d’eau ALISMA banni par saint Patrick d’un coup de bâton , SAGENWIRMAL l’éducation n’a pas vocation d’orienter culturellement , ni de stimuler les formes , mais de vanter le mouvoir démocratique au-delàdonc de l’apparence , de faire front àla publicité , àla propagande politique , àla culture marchande et médiatique , aux pollutions environnementale et individuelle , au sacro-saint PIB que les catastrophes accroissent , usw , son rôle est de bâtir des passerelles avec et pour les réfugiés , GRÂCE À L’ART LA DÉMOCRATIE POURRAIT DEVENIR UNE RÉALITÉ , WHICH REALITY

FULDA

LA POMPE À MIEL en est le sens figuré , un signe , une signature du chapeau , une machine , un mécanisme justifié par la présence des gens dans l’échange , cent jours d’allégorie , car HONIGPUMPE reproduit le principe de circulation avec organes circulatoires , cÅ“ur , sang , organe cérébral , son cerveau fait d’un gros tube en coude où le miel figé ne coule plus , une tête en toit accumulant du solidifié , fait office de chef là-haut sous couvert de documenta , au-dessus de la salle semi-circulaire , car la FIU questionne la circulation du capital , le circuit de l’argent est de nature organique , quelque chose en permanence dans la pompe àmiel est crédité , circule , calcule , et les gens , et le flux mythique qui doit recycler l’être

NECKAR

DANS LES STUDIOS de la Südwestrundfunk dominant les bains Leuze, Böll en entretien radio avec le poète Poethen , s’exclame , nous pensons toujours en catégories d’éduqué et de non éduqué , la littérature démocratique doit démolir ce mythe de l’éduqué et du non éduqué , c’est làqu’émerge le mythe de l’être humain soumis au transitoire

SEINE

ÉDUQUÉ pas éduqué , alphabète ou anal – Artaud décrescendant àtoute allure le boulevard , Marthe Robert trottinant derrière , et tant qu’elle peut JEVAISVOUSAPPRENDRE ÀMENDIER ça ne badine pas , Artaud progresse d’arbre en arbre , ce qui compte c’est la salutation àchaque tronc vêtu , il se doit de toucher l’écorce de sa canne , STONG , sans violence , avec tact , l’effleurer , STONG , signe qu’il sait lire en l’essence , et l’écorce qui cache du mystère , ainsi A.A. déparnassant est-il en train d’écrire tandis qu’on croit qu’il s’écrie par gesticuls , sorte de langage muet parlant [ pas clair ] , palabre composée àl’aide des 24 arbres-lettres comme on l’apprend en Irlande , Ailm – Ruis – Tinne – Ailm – Ur – Dair – TRADUISEZDONCMONSIEUR ARTAUD , voici qu’il fonce le trait , droit sur un bonhomme gris bien mis DONNEZMOI5FRANCS l’autre en recul ne voyant pas pourquoi CEMONDEM’AFAITDUMAL c’est que le bourgeois fait partie du monde , il lui a DONC fait du mal DONC 5 francs c’est pas cher payer pour son rachat l’homme rédimé disparaît DONC comme d’un coup de baguette magique VOYEZVOUSMAPETITE ça se conclut aux Deux magots un jour un jour , un jour devant la terrasse Jean-Jacques Lebel sous le choc d’une séance de torture dentaire , aimanté par ce drôle d’oiseau agité nez accroché àses papiers , feuilles àterre au pied du guéridon , tout au ban , àl’écart des anxieux , par saccade en ratures et vocifer , avec en point de mire feu geste sang cri , et tout ce cinéma fascine le garçon de onze ans , REGARDELEMONSIEUR , mère poussant àl’avant ordonne T’ARRÊTEPASC’EST ARTAUD , elle dit ALLEZ AVANCEONVA RATERLEBUS , le môme se retourne encore àl’arrêt du 63 , pour en finir avec le jugement de la mère , il sent bien qu’il faudrait parler àce momo toutenparole [ mal dit ] , il faudrait qu’il parle celui-là, et qu’aurait-il pensé en voyant la bouche édentée du ratatiné , l’éclaireur àl’avant-garde d’une armée cyclette , le flash reste rétiné , àcette nova J.J.L. veut revenir le moment venu , une fois le temps recourbaturé [ pas français ] , l’air replié vers le verbe agissant , la parole radiophonique d’Artaud sommeille dans du vinyle oublié dans la sylve métallique , mise au placard , au secret , flux sans corps élargi , archive qu’il est temps d’exhumer , du transitoire au transistor , exclamation interdite soi-disant pour raisons démocratiques , pour une littérature de soumission , et le soulèvement débute par DIEUESTMORT que J.J.L. écrit au mur de l’école comme au tableau , soulèvement de la jeunesse contre les piètres pitres , invective de l’autre polyphÅ“nix François Dufrêne en mémoire d’Antonin Artaud

TOLKA

L’ÉDUCATION traditionnelle forme des esprits aussi tortueux que de vieux chênes , une pépinière d’ignorants , ségrégués , impuissants en parole , la FIU est refus du suicide que le spécifique suscite , refuge et tampon elle offre des initiatives qui contrent l’abattage
l’étouffage
le décimage
le brà»lage
l’éradicage
innovent inventent créent des formes parlées inouïes , des sculptures invisibles de pensées , des idées abstraites de foyers de tensions dialectiques , créent des idées aux couleurs variables selon les éclaircies , pulsées contre les carapaces blindées , laissant libre cours au champ plastique , les sciences autrement orientées y sont de l’esprit , l’humain et l’animal vivent en symbiose , et la pauvre Irlande aux marches occidentales de l’Europe , par sa légendaire résistance et son expérience du rôle de la culture dans un pays occupé , par ses énergies narratives aux portes de l’insensé , un peu àl’Ouest , par son amour du paradoxe , sa neutralité sans neutre en grammaire , fait donc front au conforme et au coercitif , fait face àla banqueroute des idées et sa violence corollaire , en dernière analyse la FIU n’est pas l’école de J.B. , ni celle de Böll dont un livre sous-titre COMMENT LA VIOLENCE PEUT NAÃŽTRE ET OÙ ELLE PEUT CONDUIRE , l’école est sans directeur , elle promeut toutes les formes d’éducation , suppose la forme d’une éducation , combat les formes mortes de la formation , elle étudie celles de la violence , répertorie les configures de la peur , associe démocratie àcréativité , tandis que l’arbitrage et les décisions prises par les experts de champs segmentés accroissent la crise démocratique , en fin de compte elle espère trouver pourquoi l’ordre artistique est inversement proportionnel àl’ordre établi

BACHOTIGORI RIVER

DANS LA GORGE AU SEIN de la Sierra des signes , ceinturée de rocs en forme de seins , le prêtre entre àla nuit close , dessine au sol un grand demi-cercle fermé d’une poutre , y désigne la place de Monsieur Artaud , le prêtre se réserve une retraite en huit dans l’arc , en face de l’évidé des enfants , en qualité de rayon du soleil il tient une canne et les enfants des bâtonnets , le soleil tient lieu de monnaie , la poudre blanche est déposée dans les mains d’Indiens , Ciguri la danse démarre , Artaud l’écarquillé avec en main l’équivalent d’une amande verte de peyotl , une hostie de Ciguri-Jésus-Christ , Ciguri de la Croix , les espaces reculent , se reversent , du fond du vide une allure de racine échoue sur la flotte , une espèce de J àtrois jambes surmontées d’une E brillant d’œil , des flammes sortent de l’oreille sinistre du J comme d’un trou avec rien igné de vieux peuplier où des frelons nidifient , sans parler d’un antique alphabet LES CANNES PARTENT EN PROMENADE PAR 3 PAR 2 À LA QUEUE LEU LEU , lettres en bâtons mastiquées par une bouche déglutissant leur ombre , illisible , expectoriée par le foie , en réalité ce filtre organique de l’inconscient d’Artaud , cependant qu’il grimpe jusqu’au centre de la réalité inscrite dans le cercle des cimes , se sentant si désert , mais pas tout seul , LES CANNES S’ACCROCHENT AUX POINTUS AUX BOUCLES DROITES LES POINTUS SE HÉRISSENT TOUS ENSEMBLE PAR 2 UN PAR UN , ça monte au bà»cher au milieu d’un cercle piétiné de six croix préparant la danse , le rite des méritants , en jaillit comme du sol la maladie dessinée par la parole perdue , et ce dieu-làArtaud va le rejoindre chez les Irlandais , askip , d’ailleurs Artaud déplore ne plus savoir écrire , petite-Domnine qui apprend àécrire àl’école veut bien en faire profiter A.A. , parole pas en l’air de rien prise au pied de la lettre , les voici achetant cahiers crayons gomme taille-crayons stylo , petite-Domnine fait faire des bâtons àArtaud , duo de bà»chettes , bouts de mots de bois tourné , en écrivant les objets ça danse côté épiderme , JE PANSER BOUCOU À ANTENIN ARTAUS , quelques fois poussés par un désir de se mouvoir les Indiens viennent voir en ville comment sont les humains qui se sont trompés , dans quelle branche ils sont , or depuis le boulevard est àsens unique

TOLKA [fondée de pouvoir du KELLENER ALTRHEIN ]

INTO THE TWILIGHT , REMBLEUR , il trace un cercle dans l’herbe àl’instar de saint Patrick , au bâton , PAT IS THE MAN FOR THY , il y dépose des branches mortes de charme d’hêtre et d’aubépine , sous le regard protecteur du sorbier des druides , brunante celte , Beuys l’incliné parlant sous lui au rain du foyer de départ s’adresse aux brondes , ronde de parole , ruminatio , ODE OFT ORT OHR OST OFEN , le bois inerte brà»lant revitalisé par la verve enflammée , au fur or que dit-il donc , LEAPERMANN , que la lecture commence , gyroconf , source énergique en expansion , lieu d’inspire , J.B. expirant l’air des mots , mystère de la parole qui détient le traversé , car chaque verbe énoncé est un clou de laiton planté dans l’aubier d’un grand chêne , le clou de l’histoire , GRAUES ZWIELICHT , Ï€d de bouts de bois , pendant que l’ancien se consume le neuf débute dans le cercle , cerne du purgatoire décerné , cerveau permanent de l’Europe dissipé par petits temples en pendentifs , qui libère l’énergie dirlandaise , O’ , M’Eire et M’Other , son crâne avec l’Å“il de Belfast , restez jeunes , que lit-il donc àKranenburg en diagonale , que lire c’est lier , lire àvoix basse c’est ramasser des branches pour le feu , ou cueillir les grains dans la ligne , LEGERE , LESEN dérive le gerbage des brindilles , LASEN rassembler , assemblement de lettres , de bâtons , BUCHSTABEN , car STAB = BÂTON , mais où Böll est donc passé dans tout ça

 

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Trois autres extraits de Lamenta des murs :
 ici-même : VERSETS-SEPTEMBRIER ;
 sur poema.fr ;
 sur leshumanités.org.

6 juin 2022
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