Portraits
Juilet-Août 2015 - Six mois d’entretiens (cf. chronique de juin et Seuil et Trajectoires 2). Des tentatives, des hésitations. Je fais le choix de ne plus garder que quelques lignes, de flouter les structures, les identités. Garde pour le lecteur des initiales, la profession - j’informerai chacun/e en privé de qui est lié/e à quoi.
J’ai mis du temps à me dépêtrer de mes notes, des souvenirs (images, voix) qui les accompagnent ayant quelques scrupules et bon nombre d’interrogations quant à cette machinerie intérieure (l’imaginaire ?) qui, après deux heures d’entretien et plusieurs pages noircies, ne daignait conserver et travailler la plupart du temps qu’une phrase, une image...
J’ai donc accepté "la chose comme un fait".
Chaque portrait de cette rubrique passe par un premier filtre :
Temps 1 - souvent long, ressassant, martelant, répétant - une matière langage "grossièrement dégrossie".
Puis par un deuxième filtre :
Temps 2 - disparition/apparition/mouvement du texte grâce à la bibliothèque Poescript (basée sur javascript) éprouvent le lecteur. Il y a expérience visible.
In fine :
Temps 3 - Le texte (poème) fixé sur l’écran pointe plutôt ce qui justement ne peut être saisi DE la rencontre. Ce qui pourrait être appelé "résultat" de l’entretien est l’indication d’un mouvement, d’un silence, d’une couleur... Ni arrivée, ni commencement, l’imaginaire au travail serait à la fois le poème lui-même ainsi que ce qui force à le quitter tout en emportant en soi une sensation, un glissement...
Anne Mulpas