Sismo·paragraphe [05 12]

Le contact avec l’être humain a été volontairement réduit au strict minimum afin qu’ils restent le plus sauvages possible. Pour l’instant, les images qu’ils ont en tête, ce sont des grillages, des poutres en bois, un milieu artificiel. Leur extinction est due essentiellement àla peur véhiculée par des histoires funestes. On prétendait qu’ils éventraient des agneaux vivants. Le problème de l’attention est toujours présent. Les petites filles sont largement sous diagnostiquées, elles passent inaperçues. On verra si elles ont des blessures. Ce système commence àbattre de l’aile, mais nous n’avons pas d’autre solution pour l’instant. Combien de temps tout cela peut-il durer ? C’est la grande question. Que faut-il retenir ? Au-delàdes chiffres, il y a cette impression, qu’on a tous, de domination sur l’adversaire, je trouve ça très très rare. Après, on va voir où ça mène. On est àdeux doigts de la catastrophe. C’est très risqué. On veut toujours plus. Je sens que c’est le grand jour. Je veux de beaux cailloux pour changer de voiture. Pas de frein, et chaque mètre parcouru est un miracle. On n’est pas loin de la retraite. Fasse qu’on ait de la chance. On a un très gros problème avec le plafond. Vous voyez, la fissure s’étend tout du long. Le plafond ne tient qu’àun bout de fil, et ce bout de fil risque de s’effilocher très vite. Chaque dollar déterré sera partagé. Il va nous falloir de très grandes poches pour tout mettre. Ramène le pied de biche. Y’a une grande portion qui ne demande qu’àtomber. C’est très dangereux. Ne bouge plus. Si ça se passe mal, tiens-toi prêt àcourir. Je me souviens d’eux. Le seul moment où ils ont arrêté de communiquer, c’est quand ils dormaient. Elle n’avait pas une seconde àelle. Cinq jours avant la cérémonie, elle disparaît. Elle s’est levée, elle est partie et elle n’est pas revenue. Il y a pourtant des caméras de surveillance et des gardes partout, comment est-ce possible ? Qu’elle puisse disparaître est inconcevable. I want my life to matter. Les gens de l’intérieur le savent très bien, ça viendra de l’intérieur. Qu’est-ce qui va se passer maintenant ? Il va y avoir beaucoup de morts, beaucoup de tragédies encore. Les fonds marins continuent d’abriter de la vie. Passe-moi les jumelles. Je trouve ça juste beau. Ça m’inspire autant qu’une Å“uvre d’art. C’est infini. Moi, ce qui m’intéresse, c’est tout. Oublier la douleur, les petites blessures, les irritations, c’est la solution pour être parfait àn’importe quel endroit, àn’importe quel moment de la journée. Chacun de vous va devoir faire sa part du boulot. Et après l’écart, on remet tout àzéro. Je veux apprendre àvivre dans le présent. Je passe mon temps àessayer de compenser le passé et c’est épuisant. Je veux que mes enfants comprennent que la vie est un chantier perpétuel. Quelle épopée. C’est spectaculaire. Et quelle performance. Sa mécanique de tir s’approche de l’orfèvrerie. C’est avec cette arme qu’il terrasse ses adversaires. On se demande si le point de non-retour n’est pas atteint. Face àl’amplitude de la réaction qui nous est demandée, quand on commence àse dire allons, réfléchissons, on réalise que ça va toucher tous les domaines, notre vie personnelle, nos choix, cette quotidienneté. Mais aussi, dans ce monde-là, il va falloir qu’on se demande, finalement, àquoi est-ce que l’on croit ? Quels sont nos dieux ? 

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mode d’emploi d’un sismo·paragraphe

5 décembre 2022
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