002.Céline (LF)
Louis-Ferdinand Céline, Voyage au bout de la nuit, Mort à crédit, Guignol’s band I et II (et III), Féérie pour une autre fois 1 et 2, D’un château l’autre, Nord, Rigodon, Lettres à la NRF, Lettres à ses amies, collection blanche et cahiers Céline pour le dernier. Deux triptyques, un diptyque, la correspondance. Impossible d’en isoler un — Guignol’s band, incompréhensiblement oublié ou éclipsé quant il forme la dernière partie du premier triptyque et dont le début annonce le ditpyque central et la tentative de « crever une deuxième fois le plafond ». Ce qui distingue notamment, radicalement Céline des autres très grands écrivains du XIXe et du XXe siècles (Joyce, Pound ou Mallarmé), c’est qu’il est resté sans descendance littéraire aucune. Les quelques tentatives de réappropriation de la manière célinienne sont restées inoffensives et bien en deçà de leur modèle (les premiers Calaferte ou encore Femmes de Sollers). Rien qui s’approche de ce rythme-là — qui n’a rien à voir avec le langage parlé ou une oralité retranscrite (déjà expérimenté par Barbusse ; il suffit de lire une retranscription brute d’entretien pour voir que l’apport de Céline se situe résolument ailleurs), de cette manière qui n’est pas réductible à une technique et qui se situe résolument ailleurs — dans la musique.
2 mars 2011