À pas aveugles / 2
Le 28 janvier 2013
À Noémie, Quentin, Sofia,
Classe Théâtre du conservatoire Jean-Wiener de Bobigny
... je voulais vous dire aussi, au lendemain de la commémoration du 27 janvier, combien ce fut passionnant de travailler avec vous cet extrait de A pas aveugles de par le monde dans lequel Leïb Rochman évoque le silence de mort qui accueillit le récit des survivants à leur retour. Combien vous avez été à la hauteur de ce à quoi vous vous étiez engagés et dont nous ne savions rien nous-mêmes. Combien, malgré les bourrasques de vent et de pluie qui ont perturbé la cérémonie et abrégé votre lecture, hier...
« Malgré » ? Ou plutôt faudrait-il dire : « grâce » ?
En violentant le rituel des discours et des dépôts de gerbes devant une gare des voyageurs d’où personne ne fut jamais déporté, cette tempête glacée ne nous fit-elle pas, un instant, prendre la mesure de l’abandon de ceux qui furent embarqués, juste un peu plus loin derrière nous, depuis le terre-plein de la halle aux marchandises ?