À vous tous, je rends la couronne
Récit de Catherine Ysmal.
« Taisez-vous fantoches autoritaires, faiseurs de mots, dompteurs crétins, bateleurs impuissants à ramener la cacophonie en chaos véritable. »
Ce qu’il exprime court entre souffrance et délivrance. Il se libère d’un tas de tutelles. Sa parole, longtemps réprimée, sort à l’air libre. Elle ne se dissocie pas plus du corps que de la pensée. Fragile ou violente, elle dit sa colère et son envie de vivre. Son besoin de naître à soi-même et aux autres. Non pas à la la place du père mort mais avec.
« Mon père est mort. Et ce qui brûle n’est pas son corps, mais l’empreinte d’un géant ; cette ombre qui se reflète sur le mur et qui pourrait encore répondre. Je lui demande non pas de disparaître mais de se taire. »
La force de ce récit ne réside pas seulement dans sa concision. Les faits évoqués, leur expansion, la personnalité du narrateur (fragile et remonté) et le rythme soutenu qu’adopte Catherine Ysmal y sont aussi pour beaucoup.
« Le vent, libéré de ses pères, retombe en cendres froides jusqu’à s’abasourdir de silence. »
Catherine Ysmal : À vous tous je rends la couronne, Quidam éditeur.