Ariane Dreyfus | La lampe allumée si souvent dans l’ombre


Ariane Dreyfus vient de publier aux [éditions José Corti -http://www.jose-corti.fr/titres/lampe-allumee-si-souvent.html] un beau livre d’amitié, puisque on dit d’amitié ces rencontres que nous faisons dans certains livres, ceux qui tiennent et accompagnent loin, pour son propre travail d’écrire et de respirer, la vie tout entière.

Voilà les mots, tirés de la quatrième de couverture, par lesquels le livre s’avance et s’offre sous la lampe :

"Qui sommes-nous ? Quand j’ouvre la bouche, de qui est faite cette voix ? Si j’avais été la seule à parler ma langue, jamais je n’aurais écrit. Il n’y a pas que les baisers pour se mêler par la bouche, par la gorge, par toute la vie. « Et maintenant écoutez-moi bien. (c’est Pasternak qui fait ainsi parler Jivago). L’homme présent dans les autres, c’est cela justement qui est l’âme de l’homme. Voilà ce que vous êtes, voilà ce qu’a respiré, ce dont s’est nourrie, ce dont s’est abreuvée toute sa vie votre conscience ». Mourir est toujours possible, plusieurs fois par jour même. Alors je prends un livre comme on rallume la lampe, et si l’ami que j’y trouve n’en est pas moins invisible, mon cœur au moins revient à lui, les mains bougent au devant des visages.
Créer ? Oui, en n’oubliant pas que la beauté commence quand deux peuvent la reconnaître. Ainsi ne peut-on pas savoir à l’avance comment la poésie sera, elle attend de voir où nous tombons, et comment on se relève."

On y lira des essais et réflexions sur des auteurs aussi différents que Colette, Nabokov, Dostoïevski, James Sacré, Valérie Rouzeau, Jacques Lèbre, Christophe Lamiot Enos, Jean-Louis Giovannoni, Nicolas Pesquès, Éric Sautou, Stéphane Bouquet, et bien d’autres encore, mais aussi sur la danse, la musique, le cinéma qui par d’autres aspects nourrissent l’œuvre d’Ariane Dreyfus.
C’est un livre entièrement écrit au présent de lire, d’écrire, de créer du vivant, dans une passion active de questionnement et d’invention.
On pourra lire la note de lecture que lui consacre Antoine Emaz sur Poezibao.

12 janvier 2013
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