Clown élyséen et autres sorciers
Clown élyséen
Si j’étais président de la République, ma première résolution serait :
1. Ma démission immédiate et sans appel.
2. Que mes électeurs soient intelligents, mais que l’on garde quelques cons, sinon on s’emmerde.
3. J’aurais un beau chapeau noir, une redingote légèrement élimée, un pantalon ample et des chaussures un peu trop grandes pour moi, enfin le nez légèrement rosé par le vin : je serais heureux d’être le clown élyséen, qui ferait rire son peuple éternellement mécontent.
Joël
Sorcier
Si j’étais sorcier, je transformerais les morts en vivants
et les vivants en morts.
Je transformerais le papier en argent
et une boîte de sardines en avion.
Invisible, je serais partout
au même moment et à la même heure.
André
De l’air
Aujourd’hui, lundi 10 octobre 2011, je me suis levé comme d’habitude à la même heure, mais avec l’envie de me métamorphoser en souffle d’air, pour m’échapper discrètement, réapparaître brusquement dans un endroit où on ne m’attendait pas, hypnotiser une personne (chose dont je ne serais pas capable si j’étais normal), traverser le mur qui se trouvait près du lieu de cette rencontre, puis réapparaître plus loin… Plus loin, dans une salle de jeu, où je découvre que j’ai alors le pouvoir de lire dans la pensée des gens : je parviens ainsi à dénicher les bonnes combinaisons me permettant de décrocher un gros lot.
Ouf ! Quelle journée !
Paul
Chanceux
Aujourd’hui, si je pouvais avoir un seul pouvoir,
ce serait d’être chanceux dans ma vie,
de gagner au jeu de hasard une grosse somme d’argent,
et d’acheter tout ce qui me ferait plaisir.
Je pourrais en même temps faire plaisir à tous les gens que j’aime
et à ma famille.
Marcel
Joe et Jack font la paire
À Lyon, place Bellecour. Moi, je me prénomme Joe, je suis grand, 1 m 83. Je suis accompagné de Jack, qui, lui, mesure 87 cm. Une étrange maladie congénitale l’a empêché de grandir. En déambulant ensemble sous les regards stupéfaits des passants, nous tentons d’élaborer une escroquerie nous permettant de vivre décemment.
– Jack, il faut se servir de nos tailles différentes pour gruger le gogo. As-tu une idée ? demanda Joe.
– Oui, peut-être mais…
Il se tut tout en fixant une boutique à l’autre bout de la place. En approchant lentement, ils s’aperçurent qu’en fait de boutique, cela correspondait plus à un magasin de luxe. Murs de marbre noir, vitrine exposant bracelets, montres, bagues, colliers, etc. Les spots illuminaient ces joyaux qui scintillaient de mille feux.
Fasciné par tous ces trésors, Joe dit à Jack :
– Et comment comptes-tu faire pour voler même un seul bijou, hein ?
Jack réfléchit longuement et enfin répondit :
– Eh bien, je vais te dire que je ne vais rien dérober du tout, car que l’on soit grand ou petit, certaines choses sont irréalisables.
Mais notre amitié continue malgré tout.
Joël
Extraits de l’atelier du 10 octobre 2011.
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