Danièle Le Bour | Temps de tableau
Avant. Ils ont faim. Plus rien à leur donner. Je suis allé supplier le maître qui a ri de moi, m’a dit que je suis un incapable. » Pourquoi faire des enfants si tu ne peux pas les nourrir ? » Demain, j’irai au fleuve en contrebas de la ville. Peut-être aurai-je plus de chance qu’aujourd’hui ?
Sur le moment. Elle est belle cette femme. Pourquoi son visage se crispe-t-il ainsi ? Un long cri. Elle va faire fuir le poisson cette sotte. Encore une de ces petites pestes gâtées qui s’agite en vain. Lui, ne la regarde même pas. Et, tous le contemplent comme si ses paroles étaient d’or.
Des oisifs énamourés d’art.
Après. J’ai appris qu’elle est morte, le jour même de ses épousailles. Piquée par un serpent. Je n’ai rien remarqué que ma colère devant ces festivités que je ne connais pas, que je ne peux pas m’offrir.
Oui mais moi je suis en vie.