EROS & THANATOS
Pour me rendre sur mon lieu de résidence, j’emprunte la Départementale N°471 censément moins chargée que la N 104.
C’est une route à peu près rectiligne qui traverse un paysage plat. Y conduire serait fastidieux si l’on était appelé à une vigilance de tous les instants… En effet, les automobilistes, excités par cette longue ligne droite, l’absence de radars et de bosquets pouvant dissimuler des gendarmes, se sentent volontiers pousser des ailes : certains roulent à tombeau ouvert et, à espaces réguliers, un pauvre bouquet ficelé à un piquet vient nous rappeler qu’ici, l’un ou l’autre a terminé dans le fossé, et probablement dans la fosse.
À intervalles non moins réguliers sont stationnées, perpendiculairement à la chaussée, des camionnettes où patientent des prostituées. Certaines déploient un parapluie coloré qui signifie sans doute « Couvrez-vous bien » à moins qu’il ne s’agisse, simplement, d’une version moderne, peu gourmande en énergie, de la traditionnelle lanterne rouge.
Circuler sur la D 471, c’est rouler entre Eros et Thanatos.
C’est une route à peu près rectiligne qui traverse un paysage plat. Y conduire serait fastidieux si l’on était appelé à une vigilance de tous les instants… En effet, les automobilistes, excités par cette longue ligne droite, l’absence de radars et de bosquets pouvant dissimuler des gendarmes, se sentent volontiers pousser des ailes : certains roulent à tombeau ouvert et, à espaces réguliers, un pauvre bouquet ficelé à un piquet vient nous rappeler qu’ici, l’un ou l’autre a terminé dans le fossé, et probablement dans la fosse.
À intervalles non moins réguliers sont stationnées, perpendiculairement à la chaussée, des camionnettes où patientent des prostituées. Certaines déploient un parapluie coloré qui signifie sans doute « Couvrez-vous bien » à moins qu’il ne s’agisse, simplement, d’une version moderne, peu gourmande en énergie, de la traditionnelle lanterne rouge.
Circuler sur la D 471, c’est rouler entre Eros et Thanatos.
26 mars 2012