Écouter la peinture : Edvard Munch

Dans le cadre de l’émission Une vie, une œuvre, le dimanche 27 novembre 2005 à 20h 30 : Edvard Munch (1863-1944) par Luc Ponette, réalisation : Isabelle Yhuel.

« Mon intention n’est pas de reconstituer ma vie d’une manière précise. J’entends plutôt rechercher les forces cachées de l’existence, les exhumer, les organiser, les intensifier afin de démontrer le plus clairement leurs effets sur la machine appelée vie humaine, et sur les conflits l’opposant à d’autres vies. »

Né à Loten en Norvège, Edvard Munch est l’un des peintres les plus personnels de l’Europe du Nord. Abandonnant délibérément le naturalisme et l’impressionnisme, Munch, avec une cohérence obstinée, se forge un langage expressionniste qui illumine d’un éclairage cru son angoisse existentielle.
Dès son enfance, Munch est confronté à des événements tragiques ; il perd sa mère à l’âge de cinq ans et, quelques années plus tard, sa sœur Sophie, toutes deux de la tuberculose. « La maladie, la folie et la mort sont les anges noirs qui ont veillé sur mon berceau à ma naissance. »
Une bourse d’études lui permet de séjourner à Paris où il bénéficie des impulsions des diverses avant-gardes européennes : l’impressionnisme et le symbolisme. À Berlin, où Munch rencontre Strindberg, sa peinture provoque le scandale mais le rend célèbre à l’âge de vingt-neuf ans. La décennie 90 est considérée comme sa période de créativité la plus fertile. Mêlant à son héritage nordique le symbolisme de l’École française et le primitivisme initié par Gauguin, Munch crée un style aussi violent qu’original, un authentique manifeste expressionniste.
C’est à partir de 1908, après un séjour dans la clinique du Dr Jacobson à Copenhague, et l’abandon du langage symboliste, que son œuvre prend sa véritable dimension. Pendant trente années, dans son atelier d’Ekely il peint jour et nuit des autoportraits, des paysages, des nus, des animaux, la mer et la neige, se frayant peu à peu un chemin, à travers des perspectives frontales et de somptueuses couleurs, jusqu’à la représentation ultime : le visage rose, décharné, dénué de toute peur et de tout sentimentalisme, d’un peintre que l’horloge de la mort a saisi devant son chevalet.


Les liens sur le site de François Bon et ses commentaires comme on les aime :
enfin un site Edvard Munch digne de ce nom, avec liens - y compris vers l’Encyclopedia Britannica, merci à sa Norvège natale
autre nouveau site, celui qui a osé s’appeler simplement Edvard-Munch.co, fallait y penser : exploration interactive depuis Dance of Life...
on aime y passer régulièrement, plus ancien mais toujours là : le musée Edvard Munch à Osl
et pour rester tout près, le August Strindberg Museum

Londres est moins loin qu’Oslo : si vous avez envie de découvrir l’œuvre d’Edvard Munch, rendez-vous (rapidement) à la Royal Academy
of Arts
où se tient jusqu’au 11 décembre 2005 une importante rétrospective « Edvard Munch by himself » qui rassemble plus d’une centaine de tableaux et de gravures.


Dominique Dussidour est l’auteur de Si c’est l’enfer qu’il voit. Dans l’atelier d’Edvard Munch dans la collection L’un et l’autre chez Gallimard. Sur remue.net, Jean-Marie Barnaud et Catherine Pomparat en ont rendu compte.

25 novembre 2005
T T+