Fabienne Brouillaud | Le point de vue d’un personnage
Requiem.
Repos, à l’ombre ; apaisant mais...
(Denn alles Fleisch, es ist wie Gras...)
Toute chair est comme l’herbe,
et toute la gloire de l’homme est comme la fleur de l’herbe,
l’herbe sèche et la fleur tombe.
De quelle couleur est l’herbe avant de sécher ? Si le soleil lui tombe dessus tout le jour durant, elle ne restera pas comme celle à l’abri de l’arbre, des feuilles qui conservent la fraîcheur, l’humidité, vert foncé.
Et les fleurs sont déjà fanées. Peut-être brûlent-elles dans l’âtre pour parfumer de grâce ou de sainteté un ciel d’azur ?
Dies irae, dies illa.
Ce jour se réduit en poussière grise, presque noire des fumées de deuil.
Lucea eis domine. Lux aeterna...
De l’horizon vient l’espérance de lumière, du renouveau, de la saison des semences et des récoltes.
Tuba mirum : les trompettes résonneront, ouvrant le chemin royal.
Passeront-ils le fleuve jusqu’au pied de la muraille.
Rex tremendae majestatis, fons pietatis
Roi de majesté terrible, source de piété, du château qui domine, ouvre les portes d’un séjour gracieux où le fleuve nous rafraichira !
Et pourtant : And behind the wall, The final cut !
La blessure mortelle glisse, se faufile dans l’herbe, derrière le roc. Il fait déjà nuit là, on entre dans les ténèbres.
AMEN !