Geneviève Huttin | La langue l’autre

Sans le « goût de là-bas » comme les mirabelles du Loiret, le mirabellier était très beau mais les fruits n’avaient pas le goût, disait-il, la métaphore de l’arbre transplanté-déplanté me convient et de respirer un autre air, d’avoir été élevée dans l’Orléanais. D’avoir reçu en héritage la seule disposition de moi-même. Faire ce que je voudrais et même n’importe quoi, de la langue et de la terre, de la terre et des morts. De l’arbre et des racines. Du trône vert des Carolingiens. Bribes de culture.
J’étais passée dans leurs visages. Dans la langue l’autre. Ça suffirait.
Le goût des mirabelles vient de la terre et de la disposition des coteaux…
De la dureté incroyable de ces branches qui reflètent la lumière. La langue l’autre c’est celle qu’on écrit.

La langue l’autre Geneviève HUTTIN éditions Fidel Anthelme x avril 2017.

23 mars 2018
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